À L'OMBRE DU CONVOI
L'Espoir d'un lendemain

transporte en son sein un très grand nombre de personnes d’origine juives agglutinées comme des bêtes dans des wagons plombés. Tandis qu’Olya et son petit frère n’espèrent plus rien de ce voyage sans retour et que Wilhem de la Schutzpolizei se pare à toute tentative d’évasion, entre Malines et Louvain, un troisième individu se prépare à attaquer le convoi. Qui est-il et pourquoi ce projet insensé qui a toute les chances d’avorter compte tenu du peu de moyens utilisés ? Il suffit pour cela de remonter dans le passé au moment où Théodore Thys, fils d’Alphonse et de Jeannine, jeune belge plein d’entrain et trompettiste averti, voit de manière désintéressée la persécution des juifs en Allemagne et se captive pour la belle Olya. Ensemble, ils vont connaître l’amour mais aussi la désillusion.

Par phibes, le 25 mars 2013

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Notre avis sur À L’OMBRE DU CONVOI #2 – L’Espoir d’un lendemain

Olya, Wilhem et Theo reviennent grâce à la volonté de leurs créateurs Kid Toussaint et José Maria Beroy. Après une ouverture qui nous plongeait dans la perspective d’une attaque de train transportant toute une kyrielle de personnes juives et qui retraçait le parcours antérieur de trois protagonistes, ce second tome vient nous livrer les ultimes tranches de vie de ces derniers avant l’assaut final.

Cet épisode reste dans le même concept que le précédent. Après nous avoir préparer à une échéance que l’on devine sans équivoque et en faisant courir une intrigue sur l’identité de celui qui va tenter de dérouter le convoi, il fait de nouveaux sauts dans le passé pour en justifier quelque part les évènements prochains. A cet égard, Kid Toussaint gère son histoire toujours avec le même sérieux et surtout avec la même fidélité aux faits historiques (cet assaut a réellement eu lieu dans la nuit du 19 avril 1943). A la manière d’un puzzle, l’auteur juxtapose de façon volontairement désordonnée, des tranches de vie (de la guerre 14-18 à la préparation de l’assaut du convoi) ayant un lien, cette fois-ci, avec le personnage clé de cet opus, Theo. Aussi, au fil des pages, alors que l’on croise à plusieurs reprises cet autre personnage essentiel qu’est Olya et en fin, Wilhem, on finit, à la suite d’une petite gymnastique, à saisir tout le fondement de ces histoires familiales.

Compte tenu du sujet et de la nature des faits contés, il va de soi que l’émotion est au rendez-vous. Kid Toussaint parvient, de par la teneur dramatique de son récit, à rendre parfaitement convaincantes les trois destinées et la façon dont elles se sont croisées. A n’en pas douter, on ne peut qu’adhérer à son travail qui repose sur une volonté de garder en mémoire un épisode de représailles particulièrement inhumain qu’il a su traiter au moyen d’une très bonne fiction.

Le travail de José Maria Beroy se veut également de très grande qualité. Hormis l’effet documentaire qui ne fait aucun doute, ce dernier démontre la toute puissance de son trait à œuvrer dans le réalisme. Son graphisme est net, précis, proportionnel, pointu, émouvant dans la gestion des expressions de ses personnages et colorisé avec grand soin.

Un bien bel ouvrage, imparable et douloureux, qui se veut honorifique et qui suscite une bonne dose d’émotions. A lire !

Par Phibes, le 25 mars 2013

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