L'ADOPTION
Les repentirs (Cycle II - 2/2)

Sensibles aux horreurs engendrées par le conflit armé au Yémen, Gaëlle et Romain Guitry ont réussi à adopter le petit Wadji. Mais ce dernier, enfant de la guerre, démontre au fil des jours qu’il a du mal à s’acclimater à son nouvel environnement. Ses réactions violentes et son emportement excessif finissent par faire douter ses nouveaux parents au point qu’ils ont décidé de renoncer à son adoption. Ayant été témoin de la décision, Wadji fugue, mettant en émoi Gaëlle et Romain ainsi que la responsable de l’agence d’adoption et les forces de police. Si bien que les parents adoptifs finissent par avoir des remords et espèrent désormais le retour de leur petit protégé. Où est donc passé Wadji ? Gaëlle et Romain vont tenter le tout pour le tout pour le retrouver, en faisant une grosse campagne de publicité autour de sa disparition.

Par phibes, le 28 mai 2023

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Notre avis sur ADOPTION (L') #4 – Les repentirs (Cycle II – 2/2)

Zidrou et Arno Monin viennent donner une suite à la destinée du jeune Wadji qui a grandi dans l’horreur de la guerre et qui a été accueilli par la famille Guitry. Lors du précédent tome, l’on découvrait les difficultés d’adaptation de cet enfant confronté au problème de la langue et de l’incompréhension des attendus de ses protecteurs jusqu’à que ces derniers, dépassés, finissent par décider de renoncer à son adoption.

Sous des accents graves, ce deuxième volet nous permet de retrouver Gaëlle et Romain, grevés par une inquiétude compréhensible à la suite de la fugue de Wadji. Dans ces ambiances dramatiques, Zidrou démontre les résultats de cette lourde décision prise par les Guiltry et évoque leur prise de conscience quant aux effets de cet abandon sur l’avenir du petit garçon. De même, en parallèle, le scénariste fait en sorte de faire un petit focus sur celui-ci, dépité par la décision de ses protecteurs et isolé dans un monde inconnu, qui semble revivre ce qu’il a vécu lorsqu’il était en exil.

Il ne fait aucun doute que l’histoire continue à faire mouche. Partant du principe que l’adoption peut être une aventure à risque, elle nous éclaire sur l’une de ces facettes ayant trait, à la suite d’une mauvaise intégration, à la crise familiale qui peut en découler. Entrecoupé efficacement, le récit a l’avantage de continuer à nous sensibiliser pleinement sur un sujet très actuel, grâce à, certes, son authenticité, mais aussi sa justesse et sa générosité ambiante. A la faveur d’un choix de personnages très significatifs et de dialogues bien ciselés, Zidrou se veut un conteur hors pair, à dimension humaine, qui a le privilège de faire adhérer un maximum de lecteurs.

Graphiquement, Arno Monin se veut au diapason des intentions de son scénariste. En effet, l’artiste continue à œuvrer dans un univers toujours aussi sensible, via un trait averti qui met en présence des personnages (principaux ou de deuxième zone) se voulant on ne peut plus convaincants dans le rôle qui leur a été assigné, dans leurs expressions, leur gestuelle. Le petit Wadji reste évidemment craquant et suscite une réelle adhésion à son parcours douloureux. Il va de soi que la colorisation on ne peut plus claire et soignée renforce judicieusement l’attrait de l’illustration.

Une histoire d’adoption rondement menée, émouvante et actuelle, qui clôt brillamment le deuxième cycle de cette série. Vivement la prochaine qui, selon l’aveu des auteurs, devrait s’intituler Le sourire du plombier. On se délecte d’avance !

Par Phibes, le 22 mai 2023

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