AFFAIRES D'ÉTAT - GUERRE FROIDE
Révélations

En 1964, à Paris, Fred Ogier, agent en poste à la SDECE, a été arrêté pour suspicion d’espionnage à la solde du KGB. Pendant son transport chez le juge, il est libéré par un groupe d’individus cagoulés qui l’entraîne dans une casse isolée. Il retrouve ses collègues, Mario et Ben, à l’origine de son évasion et qui croient à son innocence. Après avoir récupéré une arme, Ogier file au domicile du Colonel Lionnet, son supérieur hiérarchique, et apprend de ce dernier qu’il est à l’origine de son inculpation pour l’empêcher d’enquêter sur Jean Francart, n°2 de l’Etat français. Démissionnaire, Lionnet réhabilite dans ses fonctions l’agent du SDECE qui, après avoir reçu l’accord de son nouveau chef, le Colonel Beaupain, poursuit ses recherches sur l’intégrité réelle de Francart. Pendant ce temps, les agents du FBI Roberts et Rojas continuent leurs investigations sur l’assassinat du psychiatre réputé Murphy. Ce dernier ayant été consultant auprès de la CIA, les deux hommes rencontrent l’adjoint du contre-espionnage Orwell dont les assertions laissent dubitatifs les enquêteurs. Par des moyens détournés, ils découvrent que les services du Dr Murphy ont bien été sollicités par la CIA avant sa disparition pour expertiser la fiabilité d’un transfuge soviétique répondant au nom d’Anatoli Trifonov.

Par phibes, le 16 mai 2024

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Notre avis sur AFFAIRES D'ÉTAT – GUERRE FROIDE #4 – Révélations

Comme pour les deux autres séries dédiées à des affaires d’Etat (Jihad et Extrême droite), Philippe Richelle vient clôturer sa dernière équipée sur fond de guerre froide. Pour cela, nous retrouvons les principaux personnages qui ont investigué sur les trois premiers volets dans une enquête à haute tension se déroulant sur deux nations différentes, la France et les Etats-Unis.

Côté français, l’agent de la SDECE Fred Ogier revient à la suite d’une interpellation abusive pour continuer ses recherches au sein de l’appareil étatique et au plus haut niveau pour dénicher la fameuse « taupe » qui renseigne les services d’espionnage russes, le KGB. Côté américain, les agents du FBI, Roberts et Rojas, sont toujours à pied d’œuvre pour tenter d’élucider le meurtre ignoble d’un psychiatre renommé et se rapprochent inlassablement de l’agence de renseignement central (CIA) qui a « accueilli » le transfuge russe Anatoli Trifonov.

La méthode reste toujours la même et se veut, encore une fois bien payante. A partir d’un canevas que l’on sent remarquablement bien calé, Philippe Richelle joue habilement sur plusieurs tableaux en juxtaposant non linéairement les époques (entre 1959 et 1992) et basculant entre les territoires concernés jusqu’à assurer une cohésion d’ensemble. Il est évident que, conformément au sous-titre, cet album est celui par lequel les réponses à tout ce charivari scénaristique sont apportées, levant efficacement les incertitudes sur certains personnages et enfonçant le clou pour mettre en évidence sans retenue de sombres machinations internationales et aussi intérieures.

Graphiquement, Régis Penet réalise une prestation pour le moins homogène et bien sympathique. A la faveur d’un trait classique que l’on sent libéré et suffisamment maîtrisé, l’artiste reste dans des dispositions aérées qui demeurent en adéquation avec les époques traitées.

Une conclusion d’une affaire d’espionnage tortueuse, réglée efficacement par des auteurs parfaitement inspirés par leur sujet.

Par Phibes, le 16 mai 2024

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