AFFAIRES D'ÉTAT - JIHAD
Le survivant

Durant les années 80, dans le cadre de l’enquête des attentats meurtriers qui se sont déroulés dans Paris, la DST via l’inspecteur Crémieux a pu obtenir des renseignements précieux grâce à un deal passé avec un certain Anis Bouhageb. En effet, il a pu obtenir le nom d’un des responsables des violences terroristes, Rafia Fahd et a donc engagé une surveillance serrée de cet individu. Après de nouvelles informations de leur indicateur, Crémieux a l’intime conviction que les attentats perpétrés par des Libanais sont dirigés par l’Iran et propose à son supérieur une opération de police dans les locaux où Fahd tient son QG. Ayant obtenu l’accord du Ministre, Crémieux et son collègue Girard lance les hostilités pour appréhender sur le fait le terroriste. Pendant ce temps, du côté du réseau des poseurs de bombes, l’épuration est de rigueur car la traitrise est dans leurs rangs et Fadh en est le témoin privilégié. Par ailleurs au Liban, l’inspecteur Mallet alias Pierre Morin est toujours dans les geôles infernales du Hezbollah. Mais celui-ci ne désespère pas car il entrevoit le moyen de s’évader.

Par phibes, le 13 mai 2024

Notre avis sur AFFAIRES D'ÉTAT – JIHAD #4 – Le survivant

A l’instar de ses deux autres séries publiées simultanément et dédiées, l’une à l’extrême droite et l’autre à la guerre froide, Philippe Richelle met un terme à son arc concernant jihad. Ce quatrième tome nous permet de clôturer une affaire d’Etat sulfureuse dans laquelle personnages politiques de haut niveau et réseaux terroristes sont parties liées au détriment d’une nation martyrisée.

Ce dernier volet nous permet de retrouver l’un des personnages clés de cette micro-série, l’inspecteur Crémieux, enquêteur à la DST ayant pour mission d’investiguer dans les milieux islamiques. Pareillement, on suit ses deux collègues Girard et Mallet, le premier dans sa participation à l’enquête policière, l’autre durant sa détention au Liban et sa cavalcade. Enfin, on découvre l’informateur Anis Bouhaged dans ses pérégrinations et sa fiabilité véritable.

L’on concèdera que cette fin de fiction politico-policière se veut rondement menée. Tout en faisant le lien avec le départ de son équipée (premières planches du tome 1), Philippe Richelle continue à appliquer une stratégie de découpage très efficace. Il se fait fort d’alimenter son intrigue addictive, bien inspirée de faits réels, d’une manière volontairement saccadée, rapide et bien dosée en actions parfois radicales, en malversation, en trahison. Il nous apporte subtilement des réponses sûres, certaines lourdes de conséquence (celle du fils de Girard par exemple). Le travail sur les personnages est remarquable tant ces derniers que l’on suit dans leur vie pro et privée gagnent en profondeur et deviennent pour certains bien attachants. Bien sûr, les péripéties ont tendance, ici, à s’emballer et enfin, à faire tomber, d’une façon ou d’une autre, les « salauds » qui vont à l’encontre des intérêts français.

Le trait d’Alfio Buscaglia continue à être des plus appréciables. A la faveur d’un trait soigné, ce dessinateur nous offre une illustration suffisamment riche et surtout esthétique, sans excès et d’un réalisme rigoureux.

Une conclusion policière d’une affaire d’Etat des années 80 qui se veut d’excellent niveau.

Par Phibes, le 13 mai 2024

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