AGATHA CHRISTIE
Les oiseaux du lac Stymphale

Le plus jeune secrétaire d’Etat d’Angleterre, Harrold Warring prend ses quartiers d’été sur les bords du lac de la Stempka en Herzoslovaquie. Fraîchement arrivé sur les lieux de villégiature, le jeune politicien s’aperçoit qu’on lui a dérobé ses papiers et son portefeuille. Deux sympathiques clientes de l’hôtel, Mrs Rice et sa fille Elsie Clayton, lui viennent pécuniairement en aide. Toutefois, Harrold ne tarde pas à succomber au charme de la jeune anglaise dont il apprend qu’elle est mariée à un véritable tortionnaire qui vient, de sa jalousie extrême, la menacer dans la chambre même du politicien. S’ensuit une rixe entre les deux époux à l’issue de laquelle le mari trouve la mort. Considérant les faits qui pèsent sur Harrold et sur Elsie, il ne fait aucun doute que leur avenir à chacun est fortement contrarié. Pris au piège, le jeune secrétaire s’attend au pire. A moins qu’Hercule Poirot, de passage en ces lieux, mette son nez dans cette sinistre affaire !

 

Par phibes, le 21 juillet 2010

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Notre avis sur AGATHA CHRISTIE #20 – Les oiseaux du lac Stymphale

Comme pour commémorer les 120 ans prochains de la naissance de la "Duchesse de la mort" (le 15 septembre 1890), les éditions Emmanuel Proust sortent en même temps que la réédition des 19 premiers numéros, le 20ème tome de la série portant le nom de la fameuse romancière. S’intitulant Les Oiseaux du lac Stymphale eu égard aux douze travaux d’Hercule de la Mythologie grecque qu’elle s’amusa en 1947 à transposer en recueil de 12 nouvelles policières, cet album se révèle plus par le côté manipulateur de l’affaire que par l’enquête menée par le fin limier belge.

Cet épisode est celui du jeune auteur Marek qui vient ici faire un travail fortement appréciable et conforter ainsi ses qualités de scénariste et de dessinateur relevées dans le 17ème épisode de cette même série (Témoin muet). Présentant un récit sur deux histoires parallèles (l’une, plutôt délétère, concernant le politicien Harrold Warring, l’autre, plus commune, relative aux péripéties ferroviaires d’Hercule Poirot), l’auteur nous engage dans une ambiance à l’anglaise bien entretenue, soutenue par une étude psychologique des personnages simple et très efficace. Le découpage des situations est soigné et permet de bien saisir, dans le jeu trouble des personnages, la tentative de manipulation dont est l’objet le secrétaire d’Etat ainsi que le vol de portefeuille d’Hercule Poirot qui assurera le lien entre les deux affaires. Il va de soi que, bien que son esprit de déduction hors norme passe en la présente un peu en arrière-plan, le fameux limier reste toujours confondant dans sa façon de découvrir les coupables.

Le trait de Marek prend de plus en plus de conviction et octroie à cette nouvelle affaire un intérêt pictural indéniable. Cumulant la simplicité graphique et la recherche poussée des expressions, le dessin de cet artiste, colorisé informatiquement avec soin sans excès d’effets, cautionne à la perfection l’adaptation de la nouvelle d’Agatha Christie.

Une adaptation policière de plus de la célèbre romancière à inscrire à l’actif des éditions Emmanuel Proust, servie par des auteurs bien inspirés et à lire sans retenue.

 

Par Phibes, le 21 juillet 2010

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