AGE OF BRONZE
Sacrifice

(Age of bronze 10 à 19)
Maintenant que les principaux rois de Grèce se sont alliés à Agamemnon le voyage peut commencer. Cependant, par erreur, Achille annonce qu’il aperçoit les côtes troyennes, les troupes grecques débarquent et attaquent le roi local, Telephus qui ne se laisse pas pour autant faire ! Entre temps, Paris revient avec Hélène à Troie, et malgré son scepticisme initial Priam accueille la princesse et entérine le mariage avec son fils, liant ainsi son destin et celui de sa famille au conflit qui se profile ! Après les dégâts contre l’affrontement avec Telephus, Agamemnon et les autres navires grecques se replient pour se "refaire une santé", mais le temps passe, les alliés commencent à se fatiguer de cette guerre qui ne se déclenche pas, de ces sempiternels retards et de ce haut roi qui hésite… Immobilisés à Aulis par une mer déchainée ils apprennent par le devin Calchas que Artémis est en colère contre Agamemnon, que son courroux ne sera apaisé que lorsque le roi sacrifiera sa propre fille Iphigénie…

Par fredgri, le 9 septembre 2013

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Notre avis sur AGE OF BRONZE #2 – Sacrifice

Les troupes grecques se sont donc lancées dans ce long voyage, sans se douter que les côtes troyennes sont pourtant encore bien loin, qu’il faudra cinq années pour y parvenir et que pendant ce temps il faudra attendre. Shanower insiste bien sur le processus qui est en marche, sur la lente mise en marche de cette armada, sur les doutes des uns et des autres, sur le repli et la frustration. On a le sentiment qu’au fil du temps, cette envie de ramener Hélène s’émousse dans le cœur de nombreux guerriers, usés par ces mois, ces années à patienter, loin de leur famille. On découvre ainsi que l’arrivée des soldats fut non seulement bien moins foudroyante qu’on pourrait l’avoir pensé, mais qu’en plus les enjeux étaient bien plus complexes dans le cœur des uns et des autres !
Et dans cette attentisme l’auteur dépeint des portraits tout en nuance qui mettent en exergue des conflits plus profonds, des histoires familiales, intimes qui viennent peser dans la balance, comme par exemple le rapport d’Agamemnon avec sa femme Clytemnestre ou avec son frère Menelas, Achille et Patroklus, Aeneas et Krausia… L’histoire en marche annonce des tragédies derrière lesquelles nous voyons se profiler les grands drames de la mythologie grecque, ces noms qui appartiennent aux légendes, qui fascinent juste en étant prononcés ! Qu’il s’agisse du sacrifice d’Iphigénie, de la haine de Clytemnestre, de l’amour de Paris et Hélène, la gloire d’Achille ou la ruse d’Odysseus, Shanower réussit le pari non seulement de rester fidèle aux textes (avec quelques petites libertés prises sous le cachet d’un réalisme plus cohérent), mais en plus d’aborder tout ça sous un jour presque clinique, sans pour autant oublier l’atmosphère de plus en plus tendue qui commence à gripper les bonnes relations de ceux qui se considéraient comme d’excellents amis auparavant ! On commence à ressentir la frustration qui va pousser les grecs à se lancer dans une guerre particulièrement violente, aux proportions tragiques.

On reconnait une nouvelle fois l’incroyable travail de documentation d’Eric Shanower, cette exigence dans les détails, les vêtements, les vaisseaux, les armes, c’est éblouissant. On a le sentiment de certes suivre une vraie histoire passionnante, mais aussi d’entrer dans une sorte de reportage des us et coutumes de l’époque, c’est fascinant !
De plus, les planches sont magnifiques, un trait ultra fin, très précis, plein de grâce… Certainement le meilleur boulot de Shanower à ce jour !

Age of Bronze reste la meilleure série qui soit, type péplum, on y sent une réelle exigence à tout les niveaux, c’est sublime !

Par FredGri, le 9 septembre 2013

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