ALDEBARAN, tome Int.1
Intégrale

Au moment où parait ce volume, Leo a bouclé les trois premiers cycles d’Aldebaran (constitué d’Aldebaran (5 albums), de Beltégeuse (5 albums) et d’Antarès (6 albums)) et il vient de lancer une série en marge appelée Les Survivants, qui, comme dans les précédents récits, met en place un univers riche et original !

Avec cette Intégrale, nous retrouvons donc les débuts de l’aventure Aldébaran, avec ces ambiances très particulières qu’installe Leo, mêlant très adroitement une science-fiction naturaliste qui met l’accent sur les peuples indigènes, leurs us et coutumes, ainsi qu’une étude très poussée des différentes races extraterrestres croisées au fil des pages, et des intrigues sociopolitiques qui permettent de porter un regard sur nos sociétés modernes, le tout au rythme d’un thriller très efficace.
Très vite, l’auteur bouscule les codes habituels du genre pour nous proposer une aventure aux antipodes de ce que l’on pouvait connaître. Car même s’il a de l’action, des courses-poursuites, Léo prend son temps pour observer ces mondes étranges, tout en laissant la place nécessaire pour que ses personnages puissent évoluer au fil des planches.

Au centre de cette histoire, nous rencontrons Marc, un jeune homme entraîné dans cette « galère » bien malgré lui, qui multiplie les rencontres sans vraiment comprendre où tout ça va le mener. Il n’a rien du parfait héros manichéen, sans fragilité et trop lisse, il veut juste aider une belle inconnue, retrouver la fille qu’il aime, tout en se laissant, petit à petit, porter par les évènements. Malgré tout, il reste très attachant, devenant très vite le centre de toutes les rencontres, celui autour de qui se construit tout le récit.
Leo propose une intrigue extrêmement bien dosée, avec une multitude de rebondissements. En substance, il dépeint une société tyrannique, axée sur une hiérarchie religieuse qui assomme la population avec des règles restrictives particulièrement dures. Ce qui amène Marc et ses compagnons à fuir les autorités qui les poursuivent pour les emprisonner et ainsi les empêcher de répandre leur savoir ! Tout lien avec notre propre histoire n’est absolument pas fortuit, bien évidemment.

Bien que la série reste globalement très verbeuse, avec de multiples pistes narratives et un cachet relativement classique, l’ensemble est réellement très accessible. Une SF tout public, avec un sous-texte humaniste et généreux qui privilégie l’aventure feuilletonesque !
On est loin des sabres laser, des combats épiques avec des gadgets ultramodernes, les engins ressemblent plus aux premiers âges de la technologie, avec des ULM de fortune, des montgolfières rétro et des « voitures/chariots » en bois. Et c’est cette identité plus rustique qui fait tout le charme de cette série, comme si l’auteur refusait les facilités d’une technologie high-tech trop poussée pour bâtir son univers le plus simplement possible, l’agrémentant d’une faune et d’une flore très variées et des plus intrigantes !

Aldebaran reste à ce jour une référence pour les amateurs de science-fiction atypique. Une histoire passionnante qu’on a du mal à juste reposer, une fois la dernière page lue… C’est très addictif…
On n’a qu’une envie, découvrir la suite…

Par FredGri, le 25 avril 2016