AMERE PATRIE
Seconde partie

Jean et Ousman se retrouvent sur le front, pour tous deux la guerre laissera ses stigmates…

Par melville, le 12 septembre 2011

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Notre avis sur AMERE PATRIE #2 – Seconde partie

Avec ce second volet, l’histoire du diptyque Amère patrie prend tout son sens. Ici ce n’est pas l’Histoire qui est au centre du récit mais les hommes – ou plus justement les femmes. Et si le scénario entamé avec la mise en parallèle des destins de Jean Gadoix et Ousman Dioum dans le premier tome renferme quelques maladresses qu’on retrouve de nouveau dans la seconde partie, on les oublie vite pour se laisser porter par cette fresque intimiste. Dans le contexte d’une époque encore plus machiste et misogyne que la notre, Lax a le mérite d’aborder la place la femme. Il opte pour une narration elliptique qui confère à son récit une dimension de fresque historique et en même temps prend soin d’éviter de montrer tous les éléments renfermant une violence directe : de cette volonté émerge l’aspect intimiste. En faisant le choix de se concentrer sur le destin de quelques personnages, Lax ressert les liens qui se créer entre eux et le lecteur. Mais on peut également voir quelque chose d’universel dans la quête effrénée que mène Hubertine (l’épouse de Jean) pour la réhabilitation de son défunt mari, de même que dans le combat d’Ousman. Si l’exploitation de cette richesse n’est pas toujours totalement aboutie, elle donne à la série une vraie force.

Cette dimension, où constamment l’intime embrasse l’universel et inversement, est admirablement portée en image par le dessin de Frédéric Blier et les couleurs de Meephe Versaevel. Dans son dessin, Blier fait appel à une rhétorique graphique (pour utiliser des mots un peu compliqués) classique mais qu’il maîtrise avec beaucoup d’aisance et il se dégage une grâce de ses personnages. Chacune de ses planches renferment beaucoup de travail notamment dans le détail des décors. Quant aux couleurs de Meephe Versaevel, elles sont empreintes d’une très jolie lumière qui permet de ne jamais sombrer dans une gravité exagérée et qui donne un sentiment d’espoir.

Amère patrie n’est sans doute pas la meilleure histoire du grand auteur de bande dessinée qu’est Lax, mais elle mérite toute fois d’être pleinement défendue et c’est ce que j’ai essayé de faire dans cette modeste chronique.

Par melville, le 12 septembre 2011

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