ANNÉES DOUCES (LES)
Tome 1

Tsukiko Omachi est une jeune femme d’une trentaine d’années qui un soir sur deux va diner dans un petit troquet. Régulièrement elle y croise son ancien professeur de littérature japonaise, le Professeur Matsumoto, et un soir où ils sont assis l’un à côté de l’autre, il l’aborde. Elle est célibataire, il est veuf et d’au moins trente ans son ainé. Par le jeu du hasard ils se croisent et se recroisent, et doucement une relation de plus en plus forte nait entre eux…

Par melville, le 29 août 2010

Notre avis sur ANNÉES DOUCES (LES) #1 – Tome 1

Sans être un inconditionnel de Jirô Taniguchi, je dois bien reconnaître que j’aime vraiment bien cet auteur. Lire un Taniguchi c’est un peu comme se plonger dans un autre monde. Bercé par des instants de calme et d’apaisement on voyage dans la culture japonaise, dans ses traditions et ses mœurs qui ne sont pas les nôtres. Il y a une part « documentaire », « initiatique », inhérente à la démarche de l’auteur.

Avec Les Années douces, Taniguchi adapte le roman Sensei no Kaban (Les Années douces) d’Hiromi Kawakami dans une bande dessinée prévue en deux volumes. Et indéniablement on y retrouve tout ce qui à fait le grand talent de ce maître du roman graphique japonais. Le déroulement de l’histoire est posé et les sentiments des personnages sont abordés avec beaucoup de pudeur et de retenue, mais pour autant on ne ressent aucune désagréable impression de lenteur ou d’hermétisme. Taniguchi réussi à allier la tendresse et sérénité à un propos plutôt dur. Au travers des personnages de Tsukiko et du Professeur Matsumoto, l’auteur aborde les questions de la solitude et de la peur de l’engagement, de ce qui fonde l’âge adulte et le lie encore parfois à l’adolescence…

Le récit est découpé en neuf chapitres dont certains se suivent alors que d’autres sont indépendants. Neuf rencontres par hasard ou souhaitées entre une jeune femme et un homme de trente ans son ainé qui semble se cherchent l’un et l’autre sans pour autant réussir à se trouver réellement… Au fil des pages la personnalité de chacun s’affirme et le lien singulier qui les unit se renforce peu à peu, mais il faudra attendre le deuxième tome pour connaître le fin mot de cette histoire (d’amour ?).

Côté dessin, le trait de Jirô Taniguchi est toujours égal à lui-même. Clair et limpide il saisit avec tendresse et « fragilité » les émotions des personnages. Et rehaussé par des plages d’un gris très doux, il porte le récit et envoûte son lecteur dans une atmosphère apaisée.

Les Années douces est donc un bon Taniguchi comme on les aime, emplie de justesse et d’équilibre. A lire sans hésiter.

Par melville, le 29 août 2010

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