BÊTE (LA)
2/2

Désormais retenue prisonnière à la fourrière, avec les autres animaux de François, la créature que le garçon appelle Lange Staart croupie dans un coin de cage, mais elle est au centre de toutes les attentions. D’une part les uns veulent l’examiner et en tirer une gloire éphémère dans les milieux scientifiques, d’autre part d’autres la voient comme une menace à éliminer, tandis que François ne pense qu’à aller délivrer son ami. S’engage alors une course poursuite échevelée ou le jeune garçon réussit à récupérer « la Bête » et tente de fuir Bruxelles…

Par fredgri, le 5 octobre 2023

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Notre avis sur BÊTE (LA) #2 – 2/2

Trois ans après le premier volume, Frank Pé et Zidrou nous proposent enfin la seconde et dernière partie de cette palpitante histoire, centrée sur la course poursuite qui s’engage, à travers Brucelles, entre le jeune François, accompagné par le « proto » Marsupilami et son copain Marquis le marcassin, et les adultes qui veulent à la fois capturer la créature et protéger l’enfant.

Si les planches de ce second album sont extrêmement immersives, c’est principalement parce qu’elles sont remarquablement bien orchestrées et que le rythme du récit est captivant. En contre partie, l’intrigue elle-même reste plutôt basique et très téléphonée, mais encore une fois, là n’est pas son véritable intérêt. Il ne s’agit pas de proposer un scénario forcément original dans sa forme, mais de laisser la place qu’il faut à un personnage comme le Marsupilami, pour s’étirer, occuper tout l’espace et nous émouvoir, tout en permettant à Frank Pé d’avoir la latitude suffisante pour s’éclater avec les décors, les cadrages et toute la faune que les personnages vont croiser au fur et à mesure de l’album. Et dans ce sens, je vous conseille de relire le premier volume, pour bien vous immerger dans les ambiances.

Ainsi, La Bête nous offre une revisite du mythe « Marsupilami », en imaginant son arrivée dans la « civilisation » dans les années 50. C’est évidemment une version plus sombre, plus tendue, que ce qu’avait proposé Franquin. Ici, Bruxelles se perd dans les gris et s’il se glisse des bribes d’humour assez régulièrement, on est surtout happé par le rythme de la narration, sa fluidité et cette volonté de nous offrir un spectacle visuellement très impressionnant.

Parce qu’il faut bien le reconnaître, Frank Pé livre une nouvelle fois une prestation de toute beauté, alignant les doubles pages de folie qui nous plongent dans des décors incroyables, avec une science du cadrage savamment équilibrée.
Un diptyque à mettre côte à côte avec ses sublimes Zoo.
Mais contrairement à leur trop injustement controversé Spirou, la lumière de Bornéo, Zidrou et Frank ont fait fi des codes de cet univers en misant sur des volumes sans concessions, avec un scénario pertinent et profond et des planches qui ne sont pas juste des exutoires pour l’artiste.

On a ainsi une magnifique histoire en deux parties vivement recommandée pour tous les fans à la fois du Marsu, de cet univers, mais aussi de Frank Pé.

Par FredGri, le 11 septembre 2023

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