BETTY & DODGE
Piège à Venise

Toujours aussi intrépide, Betty ! Et prompte à se fourrer dans de vrais guêpiers, en y entraînant ses amis, notamment Tess en ce qui concerne ce septième tome. Dodge, lui, se révèle être le grand absent de ce septième tome. Il n’apparait que le temps d’une planche. Preuve, s’il en était besoin, que les scénaristes savent assurer le spectacle sans jouer forcément sur la dualité entre les deux principaux personnages.

Cette fois, c’est la complicité entre Betty et Tess qui sert de fil conducteur au récit, ainsi – bien sûr – que la disparition mystérieuse de Harry Mortimer. Entre aventure et espionnage, ce nouvel épisode nous plonge dans l’Italie fasciste à un an de la Seconde Guerre Mondiale. L’omniprésence de la police de Mussolini est parfaitement retranscrite dans le livre. Nos héroïnes se frottent au danger sans avoir conscience qu’elles côtoient les bourreaux du Monde, ceux qui vont bientôt le plonger dans la tourmente.

Le scénario est bien maîtrisé et cette aventure historique s’accompagne d’une appréciable visite de Venise, brillamment mise en image grâce aux superbes dessins de Thomas Du Caju. Les planches sont riches en détails et sont mises en couleur avec brio.

Les rebondissements s’avèrent permanents et les auteurs n’oublient jamais, malgré le contexte, leur sens de l’humour. Ils s’appuient notamment sur l’impertinence des deux héroïnes qui, décidément, ne s’en laissent jamais compter. Elles représentent, avec leur esprit d’indépendance, l’avenir et l’émancipation de la femme. Autant dire qu’elles font des étincelles dans cette société d’avant-guerre encore très conservatrice. Une très bonne série d’aventure qui trouvera sa conclusion dans le 8e tome pas encore paru à l’unité mais disponible en édition intégrale chez BD Must.

Par Legoffe, le 17 septembre 2015