CAHIERS MADELEINE
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Si, comme moi, vous ne connaissiez pas forcément le nom de Madeleine Riffaud auparavant, elle n’en est pas pour autant une inconnue, ayant d’une part combattu activement au sein de la résistance pendant la seconde guerre mondiale, puis œuvré comme journaliste de terrain au fil des années, que ce soit l’Algérie, Hanoi, le Vietnam… C’est une femme engagée qui veut écrire contre le colonialisme, qui a passé sa vie à se battre pour dénoncer, pour révéler, pour que ces horreurs, cette violence soit mis à jour…
Et je vous encourage à regarder le reportage "Résistantes" ou on peut la voir témoigner de son combat !

Toujours est-il qu’au long de ces 32 pages, nous redécouvrons les débuts de cette destinée, alors que, encore jeune, Madeleine plonge dans l’occupation et commence à envisager de rejoindre cette résistance dont l’on parle en cachette, qui pourrait lui permettre de se battre contre cet envahisseur et l’humiliation qu’il leur impose !
Et si les textes sont bel et bien de Madeleine, la mise en scène de Jean David Morvan accentue l’émotion qui se dégage de ces mots. Il découpe avec habileté chaque séance, suit les évocations de la vieille dame qui se confie, qui raconte, se souvient de son père, sa mère, son grand père, ou encore ces copains de classe qui voulurent un jour désamorcer eux même un obus oublié, sans réfléchir à cette explosion qui allait les balayer quelques minutes plus tard… Ainsi, même s’il ne nous sert pas les phrases, Morvan accompagne chaque image que l’on voit, chaque mise en scène, avec sa sensibilité… Toutefois, il faut quand même dire qu’il est admirablement accompagné par Dominique Bertail !!! L’artiste est une nouvelle fois extrêmement bon sur ces planches en monochrome. Il nous fait vivre chaque lieu, chaque ambiance, chaque évocation avec ces ruines dans la pénombres, ce quai de gare surchargé de soldats ou encore cette silhouette de jeune fille sur son vélo qui se faufile…

L’histoire ne fait que commencer, nous sommes sous le charme de cet hommage commenté, nous avons même le privilège de découvrir la rencontre entre les trois auteurs, la complicité qui va rapidement les lier, quatre pages qui se découpent à l’intérieur de la couverture qui se déplie, "illustrées" par quelques poèmes de Madeleine…

Voilà, la boucle n’est pas encore bouclée, il nous reste deux autres cahiers, alors savourons ce premier moment en compagnie de Madeleine Riffaud, Jean David Morvan et Dominique Bertail !

Par FredGri, le 26 août 2020