CITE SATURNE (LA)
Tome 1

Parce que la Terre entière est devenue zone protégée, seuls quelques scientifiques sont désormais autorisés à y aller. C’est donc dans un gigantesque anneau périphérique à la planète rappelant les anneaux de Saturne que vit, à 35 kilomètres d’altitude, la population terrienne. C’est une structure tubulaire compartimentée en trois secteurs : la zone basse où vit le peuple, la zone intermédiaire et la zone haute où habitent les plus aisés.

Le jeune Mitsu travaille comme laveur de carreaux. Ses missions sont extrêmement dangereuses et consistent à faire des sorties dans ce qu’il convient d’appeler l’espace pour nettoyer les parois transparentes de "l’anneau" et permettre à la lumière solaire d’y pénétrer.

Il y a cinq ans, le père de Mitsu est mort alors qu’il effectuait ce même métier. Mitsu est hanté par sa mort et souhaiterait faire son deuil en se rendant sur les lieux où son père a disparu…
 

Par sylvestre, le 6 décembre 2009

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Notre avis sur CITE SATURNE (LA) #1 – Tome 1

Malgré la notion de ségrégation qui existe entre les occupants des différentes zones de cet improbable anneau périphérique où vivent les terriens depuis qu’ils ont déclaré leur planète zone protégée, l’atmosphère (si l’on peut dire !) de ce début de manga est plutôt écolo-sereine. Les uns ne sont pas montrés comme étant hostiles aux autres et la lecture n’est donc pas polluée (en tout cas jusqu’ici) par une quelconque propension à voir s’orienter le récit vers un conflit de castes.

On a plutôt affaire au regard que pose l’auteur, par le biais de son jeune héros Mitsu, sur une population humaine "futuriste modérée" : pas de robots dans tous les sens ni de débauche de technologie, les quartiers bas ressemblants en tous points finalement à ce qu’ils étaient sur le plancher des vaches.

Mitsu est un petit collégien orphelin. Ce statut d’enfant du héros renforce l’aspect humaniste de l’histoire et le déroulement des chapitres tendra à le prouver : on y suit Mitsu dans ses premiers pas professionnels et on jette avec lui, en fonction des vitres qu’il lave, des coups d’œil sur les gens qui habitent derrière.

Si cet anneau périphérique à la Terre a pu être conçu, on se dit que le nettoyage des carreaux aurait largement pu être imaginé plus moderne que ce qu’il est : des robots auraient pu le faire à la place des humains qui n’auraient donc pas été obligés de risquer leur vie "à l’extérieur". Le métier de laveur de carreaux apparaît donc presque absurde dans ces conditions ; c’est en outre un travail à recommencer sans cesse ! Dans le genre science-fiction absurdement poétique, on pense alors aux petites héroïnes des séries Aqua et Aria, dont le travail paraît tout aussi futile…

L’analyse des relations entre les personnages paraît au final s’imposer comme étant le fil rouge retenu pour son histoire par le mangaka Hisae Iwaoka. Néanmoins, l’idée plane que le père de Mitsu ait "réalisé un rêve" plutôt qu’il soit accidentellement mort… C’est donc aussi à une quête que nous sommes conviés dans cet univers original mis en images avec un trait doux et assez kawai.

La Cité Saturne séduit avec ce premier tome. Prenez vous aussi de la hauteur et découvrez la Terre comme vous ne l’aviez jamais vue… Dans la collection Big Kana des éditions Kana.
 

Par Sylvestre, le 6 décembre 2009

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