CŒURS DE FERRAILLE (LES)
Sans penser à demain
En voyant intervenir le mystérieux Limier, lors d’une échauffourée entre humains et robots, à l’usine de son père, la jeune Naiad tombe sous le charme de cette figure imposante qui règle le problème de sa seule présence. Elle réussit à le faire inviter dans la maison de ses parents afin qu’ils le remercient pour son efficacité et confirme alors, d’un regard croisé, leurs sentiments communs. Mais voilà, une histoire sentimentale entre une jeune fille de bonne famille et un robot n’est pas permise et le père de Naiad n’est pas prêt à laisser sa fille faire ce qu’elle veut…
Par fredgri, le 25 juin 2024
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782808504966
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Notre avis sur CŒURS DE FERRAILLE (LES) #3 – Sans penser à demain
L’idée derrière la série Les cœurs de ferraille consiste à d’une part aborder le thème de la ségrégation qui mine nos sociétés depuis des millénaires, les robots représentant cette minorité universelle qui cristallise tous ces sentiments tels que le rejet, le mépris, la haine face à la supériorité prétendue des humains. La série s’emploie aussi à explorer les sentiments qui peuvent animer ces êtres « artificiels », tels que l’affection, la générosité ou comme dans ce troisième volume l’amour.
Aborder l’idée d’une relation amoureuse entre un humain et un robot n’est en soi pas très nouveau, on pense immédiatement au cas de Vision et La Sorcière Rouge, chez Marvel, mais c’est un thème mainte fois abordé dans la littérature SF comme au cinéma (Ex Machina, Metropolis…). Cependant, dans le cadre de cette série, c’est l’occasion de creuser plus profondément ce lien étroit qui se construit progressivement entre les diverses communautés, qui abolit les références ethniques et culturelles, qui montre simplement que les barrières entre êtres aimants ne sont avant tout que psychologiques.
Le fond de l’intrigue aurait peut-être mérité d’être un peu plus subtil, en fait. On comprend la fulgurance des sentiments entre Naiad et le Limier, qu’ils se passent facilement du moindre mot, mais ça aurait pu être intéressant d’explorer aussi d’hypothétiques questionnements chez la jeune fille, aussi passionnée puisse-t elle être par ce qui s’éveille en elle. Tout se passe assez « classiquement » dans la trame narrative, la jeune fille tombe amoureuse, mais pas de la bonne personne, son père refuse, il en découle une rébellion etc. On a le sentiment d’avoir lu ce synopsis des centaines de fois et les auteurs ne s’en écartent pas une seconde.
En fait, en dehors de cet aspect, toute la qualité de l’album vient véritablement de la finesse de l’écriture et la beauté du dessin. On est tout de suite séduit par ce qui émane des pages, cette douceur dans le regard de Naiad, les dialogues et ces ambiances d’amours perturbés.
Ce travail démontre surtout que la série s’interroge assez habilement sur la nature de la conscience qui peut très bien naître dans une âme artificielle.
Un travail de qualité. vivement le prochain volume.
Par FredGri, le 25 juin 2024
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