CŒURS DE FERRAILLE (LES)
L'inspiration

Il y a longtemps Eva a vu ses parents se faire tuer par deux robots. Depuis, elle court les chemins avec son chien Jesper, vivant de petits larcins, jusqu’au moment ou pénétrant dans une maison déserte, elle met la main sur un étrange livre et décide de l’emporter avec elle. Peu de temps après, elle se rend compte qu’elle est suivie et que sa vie est en danger…

Par fredgri, le 18 juin 2023

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Notre avis sur CŒURS DE FERRAILLE (LES) #2 – L’inspiration

Désormais bien lancée, la série Cœur de Ferraille s’articule autour de récits auto-conclusifs qui traitent donc des liens qui peuvent se construire entre humains et robots dans une société qui ressemble aux États-Unis de la fin du XVIIIème siècle. Ce qui permet aux auteurs de développer des thématiques qui touchent aux limites de l’humanité et l’éveil de l’intelligence artificielle. Mais plus globalement il est malgré tout question de parler d’une certaine ségrégation véhiculée par le sentiment de supériorité que peuvent entretenir les humains vis à vis de ceux qu’ils estiment d’une part leurs inférieurs, mais surtout ayant tout juste l’âme d’un animal.
Le procédé est extrêmement transparent, d’autant que le cadre américain et l’époque l’entérinent complètement. Les robots sont bel et bien les nouveaux esclaves « de couleur ». Dans le premier album, nous découvrions deux enfants qui voulaient retrouver une nounou mécanique avec qui ils avaient construit un lien affectif fort et qui s’était vue mise à la porte sans sommation. Ici, il est question d’un livre assez particulier, centre de toutes les convoitises, symbole d’une émancipation estimée comme dangereuse. En effet, il s’agit du premier livre écrit par un robot. Sans vouloir en révéler davantage sur les enjeux de l’album, on devine très vite les retombées émotionnelle d’un tel acte d’indépendance, l’émergence d’une sensibilité qui va non seulement à l’encontre de tout les tabous en vigueur dans ce monde, mais en plus qui peut hypothétiquement menacer la haute supériorité de ceux qui aiment entretenir cette illusion de la perfection humaine.

Bien sur, l’intrigue se veut surtout moralisatrice, mais les auteurs construisent un récit extrêmement bien rythmé, avec ce qu’il faut de rebondissements, tout en travaillant la profondeur du propos et les diverses caractérisations. C’est absolument passionnant et très pertinent. Un second volume qui perpétue l’idée d’une série à thème qui a des choses à dire, une belle passerelle entre BD grand public avec un vrai propos.

D’autant qu’une nouvelle fois, Munuera se montre autant à l’aise dans des ambiances plus « adultes » que dans des scènes plus enlevées. Chaque planches est très belles, avec de très jolies propositions colorées de Sedyas. Une superbe alchimie graphique.

Une fois l’ultime page tournée, on attend la suite avec impatience.

Très vivement conseillé.

Par FredGri, le 18 juin 2023

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