CONCOMBRE MASQUE (LE)
Le monde fascinant des problèmes

Pour un chanteur de "blouze" qui aime se préoccuper des problèmes des autres, on conviendra que Lovelace Cucurbite, de sa légumineuse personne, en impose. En effet, à la suite d’une rencontre houleuse avec son éditeur, il se lance dans une problématique de fonds qui doit l’amener à s’occuper des intérêts d’un rivet et d’une pomme de terre en slip en manque de robe de chambre. Adepte de la pensée inique, sa propension à chercher à régler les problèmes d’autrui va le pousser, en partant de rien, à aller au beau milieu de nulle part et le tout sans se perdre et sans flagornerie.
 

Par phibes, le 22 septembre 2009

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Notre avis sur CONCOMBRE MASQUE (LE) #14 – Le monde fascinant des problèmes

Sorti tout droit du jardin secret et fortement amendé à Nikita Mandryka, le concombre masqué retrouve, après un arrêt sur image de nombreuses années, le sillon de la production pour de nouvelles aventures potagères.

Ayant forgé sa notoriété dans les années 60 en arborant les hebdomadaires Pif et Pilote, il revient la confirmer en cet opus pour nous faire comprendre que son légume vert est indispensable au 9ème art comme l’est la robe de chambre à la pomme de terre.

Dans une dérision métaphorique qui lui est propre, Nikita Mandryka active son concombre humanisé en lui faisant traverser des aventures grevées de problèmes tout aussi loufoques qu’interminables. Lui adjoignant des compagnons de parcours aussi atypiques que lui-même est (pensez donc, une patate et un rivet), il nourrit sa sympathique cucurbitacée de jeux de mots à longueur de planches. Le terreau est drôle, plein de vie et d’esprit, contemporain dans ses discussions philosophiques enlevées et croquantes.

A l’occasion de sa renaissance, le concombre masqué porte trench-coat et stetson, à l’image d’Humphrey Bogart en détective. Il va de soi que le personnage principal est en conformité avec sa représentation d’antan. Epuré par son trait, il n’en demeure pas moins qu’il reste attrayant grâce à sa bonhomie non conventionnelle. De même, l’auteur se plaît à jouer graphiquement avec ses autres personnages (à priori inertes) qui prennent vie sous son trait enjoué et humoristique sans fioriture.

Bretzel liquide ! Si vous avez le bulbe en goguette, quoique de plus naturel que de vous mettre au vert en suivant les pérégrinations légumineuses du concombre masqué et exit les problèmes qui vous embourbe le schmougle. Un très bon moment de lecture déridant.
 

Par Phibes, le 22 septembre 2009

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