CONCOMBRE MASQUE (LE)
La vérité ultime

A bord de l’avion qui les amène à Casablanca, le Concombre et son égérie Zaza sont dans la panade. Les sbires de l’omniprésente pieuvre sont à leur poursuite et, comble de bizarrerie, les passagers qui les entourent sont tous d’origine pachydermique. Dans cette ambiance plutôt trompeuse, alors que le commandant et son second s’entretiennent sur les turbulences financières qui les entourent et que la gente éléphantesque présente est grevée par une crise de conscience sans précédent, le duo de chic et de charme décident d’éluder les problèmes auxquels ils sont confrontés pour fuir leur prérogatives naissantes. Sautant alors hors de l’avion, le concombre et Zaza prennent le parti d’attendre que leur problème se résolve de lui-même. Est-ce le premier pas vers la découverte de la vérité ultime ?

Par phibes, le 14 décembre 2012

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Notre avis sur CONCOMBRE MASQUE (LE) #15 – La vérité ultime

Certainement inspiré par la pensée philosophique de Voltaire "il faut cultiver son jardin", Nikita Mandryka s’emploie depuis fort longtemps (ses premières publications du concombre sont parues dans le Journal de Pif) à mettre en image son indécrottable personnage légumineux. Aujourd’hui, ce drôle de cornichon à pattes revient dans de nouvelles considérations potagères, quelques trois ans après ses péripéties dans Le monde fascinant des problèmes.

Tout en faisant un gros clin d’œil à l’image du détective privé incarné par Humphrey Bogart dans les années 40, ce nouvel opus nous replonge dans cet univers décalé qu’affectionne tout particulièrement l’auteur. Ce dernier s’amuse, voire délire sur les mésaventures de son personnage principal associé à la pulpeuse Zaza qui n’en finit pas de se vautrer dans un questionnement philosophique ubuesque au contact d’autres personnages qui ne le sont pas moins. Ici, la cucurbitacée masquée se doit de résoudre les problèmes d’autrui (les éléphants, Chourave…) dans des digressions métaphysiques (telle la théorie de Wittgenstein) qui valent leur pesant de dérision. L’histoire part dans tous les sens, jeux de mots à la clé, dans des élans volontairement humoristiques qui ont de quoi surprendre, dans une quête de la vérité ultime qui semble insoluble et qui tordra les boyaux de la tête de plus d’un personnage.

Au niveau du dessin, Nikita Mandryka reste dans des proportions légumineuses et animalières graphiques qu’il maîtrise tout particulièrement. Son trait est pour le moins délié, spontané, rudimentaire, directement couché sur la feuille dans son expressivité la plus simple et la plus désopilante. L’artiste se permet quelques interactions picturales sympathiques avec Bogart, Natacha… au gré d’un découpage qui se veut un tantinet anarchique.

Un bon épisode qui nous met sur les traces d’une vérité ultime dans des réflexions potagères indubitablement transcendantales. Foi de concombre, ça glabougne sec !

Par Phibes, le 14 décembre 2012

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