CORPUS HERMETICUM
Le souffle du Wendigo

Putain de guerre ! La peur, le froid, la boue, le sang… Et tout ça coincé dans ces étroites tranchées… Pas étonnant que plusieurs gars se soient fait la belle, même si la concentration de mines posées dans le coin a probablement dû écourter leur course vers la liberté.

Enfin, ça, c’est ce qu’on croyait jusqu’à ce qu’un beau jour, un drapeau blanc surgisse de la tranchée allemande qui se trouvait à quelques dizaines de mètres de là. Ce n’était même pas une ruse : le lieutenant français et son homologue allemand se sont rencontrés. C’était bizarre, comme situation. En fait, les Allemands aussi déploraient des pertes d’effectif inexpliquées de leur côté. Eux aussi, comme nous, pensaient que des gars à eux avaient déserté. Mais le cri d’horreur qui avait précédé la toute récente disparition d’un de nos gars avait persuadé le gradé allemand d’aller à la rencontre de ses ennemis pour parler du phénomène qui décimait les rangs des uns et des autres.

Une équipe de quelques soldats des deux camps fut formée et envoyée à la recherche sinon des copains disparus, au moins d’explications sur ce qui se passait. Wohati faisait partie du lot ; un Amérindien qui avait échoué on ne savait pas trop comment dans cette guerre qui n’était pas la sienne et qui ne décrochait que rarement un mot. Lorsque l’équipe a repéré les premiers corps qu’elle cherchait, Wohati s’est mis à parler plus qu’il ne l’avait jamais fait. On n’a pas trop compris, au début. Ca parlait d’un homme blanc, un certain Vivien. D’un surhomme, cannibale… Une légende qui était née dans sa tribu, sans doute…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CORPUS HERMETICUM #5 – Le souffle du Wendigo

Pour la cinquième fois dans la série Corpus Hermeticum, une histoire nous est contée dans laquelle s’invite très concrètement une créature de légende. Cette fois, c’est le Wendigo, un être que la mythologie amérindienne fait hanter les forêts du grand nord du nouveau continent. Son nom, bien en valeur dans le titre sur la couverture, est centré au-dessus du personnage mis en évidence : Wohati, un Amérindien dont l’attitude suffirait presque à nous faire oublier que derrière lui, ce sont bien des soldats européens.

Eh oui, et dès les premières planches, c’est donc la surprise. Car loin des grands espaces américains, c’est bien dans les tranchées de la guerre 14-18 que se déroule cette aventure. C’est une véritable originalité que d’avoir importé cette légende d’outre-Atlantique sous nos latitudes et, vous le verrez, ce choix aura permis aux auteurs de développer un très bon récit alliant plusieurs éléments nécessaires à la réalisation d’un excellent album d’épouvante. Déjà, il y a ce stress ambiant dû au contexte d’une guerre horrible. Ensuite, il y a le suspense dû à cette situation extraordinaire qui voit Français et Allemands collaborer mais aussi dû à l’angoisse suscitée par le mystère de ces disparitions inexpliquées synonymes de cris d’effroi et d’hémoglobine… Enfin, il y a cette notion de cannibalisme qui elle-même est liée au phénomène fantastique Wendigo ; bref, des surprises, vous en aurez, croyez-moi, et pas des moindres !

Tout cela fait de ce tome 5 de Corpus Hermeticum un album qui pourrait bien prendre dans le cœur des lecteurs de la série la place du meilleur opus qu’elle compte jusque là. Bravo donc à Mathieu Missoffe qui avait déjà signé le scénario du tome 3. Bravo aussi, bien entendu, à Charlie Adlard (Walking dead) et à Mambba qui, le premier au dessin et le second aux couleurs, ont su traduire en images de très belle manière les ambiances si particulières de l’histoire. A coups de chouettes dessins, à coups d’ombres et d’éclairages bien placés, à coups de détails parfois aussi discrets qu’importants ; du beau boulot…

Un tome qui ne vous fera pas longtemps hésiter à compléter votre série en cours !
 

Par Sylvestre, le 1 mars 2009

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