CYCLE DE CYANN (LE)
La sOurce et la sOnde

Les fièvres pourpres sèment progressivement la mort au sein de la planète Olh, épargnant mystérieusement les femmes. Pour endiguer ce fléau planétaire, Lazuli Olsimar, haut dignitaire de la Sonde, lance une expédition pour la planète IlO, afin d’y trouver parmi sa flore abondante, le remède nécessaire. Il désigne sa fille Cyann, en remplacement de Colbato, le frère de cette dernière décédé, pour conduire l’équipée stellaire. Considérant le tempérament fougueux et capricieux de la belle jeune femme, cette décision tend à émouvoir, politiquement parlant, la Source qui voit en cette désignation l’occasion de perdre tout contrôle sur l’opération. Alors que le seigneur Olsimar se meurt, que le compte à rebours est engagé et que quelques préparatifs soient nécessaires pour calmer certaines inquiétudes, des tentatives de sabotages ont lieu. Le départ doit-il être retardé pour autant ?

Par phibes, le 8 février 2010

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Notre avis sur CYCLE DE CYANN (LE) #1 – La sOurce et la sOnde

Après avoir terminé sa trilogie moyenâgeuse Les compagnons du crépuscule, François Bourgeon s’associe avec Claude Lacroix pour créer cette nouvelle fresque atypique qui fleure bon la science-fiction.

Véritable petite merveille de sophistication, ce premier épisode met l’"O" à la bouche. En effet, bien que la structuration de cet univers dense futuriste et anticonformiste prenne du temps à être appréhendée (rôles de la Sonde et des grandes familles, de la Source, les cérémonies d’enterrement…), on ne se lasse pas de suivre les deux héroïnes que sont Cyann et Nacara (la brune et la blonde) dans leurs péripéties quotidiennes, entre flâneries féminines et préparations au voyage céleste.

Les deux auteurs qui travaillent à quatre mains sur la conception de cette nouvelle saga ne manquent assurément pas de créativité quant à l’organisation institutionnelle d’Olh. Si le caractère politique de cette société est finement ciselé, les tensions entre les partis que sont la Source et la Sonde sont adroitement menées au regard d’une mission de sauvetage qui prend son temps à décoller.

Alors que le fondement de l’aventure est grave (une partie de la gente terrestre se meurt à cause d’une épidémie), on sera captivé par ce sentiment d’insouciance que développent les deux jeunes femmes et plus particulièrement Cyann. Ces dernières, caractériellement très présentes et un brin taquines, véhiculent une personnalité qui se joue de tous les dangers.

Graphiquement parlant, François Bourgeon reprend le concept de la brune et de la blonde de sa précédente saga et le met au goût de son nouveau récit. Il en ressort un travail exceptionnel, d’un pointillisme superbe et d’une originalité dans le dessin qui peut rappeler celle de l’univers de Leo dans Les mondes d’Aldébaran. L’auteur joue à la perfection dans la sensualité avec les formes graciles, voluptueuses de ses personnages féminins et nous charme sans excès de leurs atours, de leurs postures alanguies. Par ailleurs, il ne plaint pas le travail en profondeur en s’attachant à restituer des décors alambiqués fourmillant de détails et de précision ultime, composés d’une flore opaque et d’un urbanisme gigantesque.

Un premier épisode très réussi qui augure une fresque envoûtante et extra planétaire comme savent le faire avec goût les deux auteurs concernés.

 

Par Phibes, le 8 février 2010

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