CYCLE DE CYANN (LE)
Les couloirs de l'Entretemps

Après Casterman et Vents d’Ouest, c’est dorénavant la maison 12bis qui prend en charge, cinq ans après le précédent épisode, les aventures mouvementées et hors du temps de Cyann Olsimar, la belle héritière de la plus grande famille de sOndeurs.

Malgré le changement de format (qui ne satisfera pas le collectionneur le plus exigeant), nous retrouvons donc, toujours avec grand plaisir, le personnage principal après son passage sur sa planète d’origine dont elle a pu découvrir le futur, un futur certainement pas favorable à la famille Olsimar. Aussi, se voit-elle opportunément aidée par un nouvel allié pour réaliser un nouveau déplacement temporel qui va l’amener à retrouver sa sœur avant son assassinat.

Avec cet opus, on continue certes à visiter, à travers le temps, des vaisseaux, des mondes, des univers inédits, très spécifiques et savamment structurés qui font le charme de la saga. Toutefois, cette fois-ci, après une visite éclair de Fulguru, l’aventure reprend le chemin de la planète des premières amours de Cyann, Olh, après un rétropédalage dans le temps. Aussi, le dépaysement sera un peu moindre par le fait que la belle majO est appelée à retrouver quelques personnages qu’elle connaît déjà. En particulier, Azurée, qui est celle qui va motiver les déambulations de celle-ci et, de fait, va peser, de par son caractère freelance, sur l’intrigue. De même, l’on reverra Nacara à l’amorce de son apogée de Grande Tutrice.

L’histoire bénéficie d’une certaine intensité, entretenue comme il se doit par l’héroïne aux charmes toujours aussi exaltants. Transformée en une mission de sauvegarde, elle permet de rentrer dans des circonvolutions assurément moins déstabilisantes qu’auparavant mais toujours aussi entreprenantes. Des accents dramatiques suivront le cours des péripéties qui n’éluderont pas évidemment une nouvelle réplique de l’héroïne.

Graphiquement, le travail reste de haut vol bien que l’on ressente une certaine perte générale dans la profondeur des évocations futuristes, des personnages multiples et des décors exotiques. Malgré tout, on peut considérer que François Bourgeon règne toujours en maître sur son univers disparate et surtout dans la manière d’animer la belle Cyann dans des représentations sensuellement probantes.

Un cinquième opus qui a son charme et qui annonce pour le prochain la clôture de la saga.

Par Phibes, le 6 octobre 2012