DAD
Filles à papa

Si vous êtes un lecteur fidèle de Spirou vous n’avez pas pu passer à côté des strips de Dad qui nous racontent le quotidien de ce père et de ses quatre filles. Dès les premières planches, le public est tombé sous le charme à la fois de cette petite famille recomposée et du style de l’auteur.
Le dessin est très agréable, avec une mise en couleur pastel qui rajoute une touche assez douce à l’ensemble. De plus, Nob adopte un trait extrêmement expressif qui convient parfaitement aux différentes personnalités, même pour la petite Bérénice !
Et justement, tout le charme de Dad réside principalement dans ces caractérisations particulièrement vivantes et subtiles, dans cette autodérision sans concession tout en étant toujours généreuse et touchante.
Ce père n’est en rien parfait, néanmoins il se plie en quatre pour ses enfants, quitte même à sacrifier une partie de ses ambitions.

Nous sommes donc en plein dans ce modèle de la famille construite autour d’un homme qui élève ses quatre filles de quatre mères différentes. Aujourd’hui ce modèle de famille est loin d’être si marginal, même si pour le coup l’auteur a décidé de forcer le caractère composite, histoire de brosser des personnalités bien différentes les unes des autres, ce qui lui permet aussi d’amener tout un tas de situations très variées et riches en possibilités. Mais Nob ne se lance pas non plus dans un propos généralisant, il ne juge pas, son Dad est touchant car fragile, il a des doutes, prends bien conscience que son rôle de père n’est pas facile et que parfois c’est agréable de se laisser aller aux plaisirs de la sieste, quitte à passer pour un gros feignant. On sent d’ailleurs beaucoup d’affection pour ce personnage qui nous renvoie vers nos propres souvenirs, vers quelques regrets de rêves jamais réalisés.
Toutefois, on n’est jamais dans l’auto-apitoiement non plus, ce père garde ce dynamisme propre au quotidien, à ces petits moments qui puisent de l’énergie, jour après jour. Mais c’est aussi un vrai plaisir de le voir glisser dans cette vie pleine de dérapages, de farces, de petits détails truculents au détour d’un bac à sable, dans la rue ou dans la chambre d’une ado qui cache son journal intime !

On regrette juste un peu que les filles ne soient pas davantage développées, qu’elles se cantonnent trop souvent à leurs archétypes sans davantage de relief. Mais on devine aussi que Nob abordera à un moment ou à un autre le cas des mères, ces histoires familiales qui expliqueront plus ou moins cette situations assez particulière.
Mais en attendant je vous conseille de vite rejoindre le nombre sans cesse grandissant des fans de Dad, vous devriez sans problème tomber vous aussi sous le charme de cette très sympathique série !

Par FredGri, le 25 mars 2015