DAMNÉS DE L'OR BRUN (LES)
Sao Tomé, 1850

1850. Cela fait 28 ans que Tiago a fuit le Brésil pour Sao Tomé, en Afrique, en compagnie de Maira, ancienne esclave qu’il a épousée. 

Il est parvenu à développer la première exploitation cacaoyère du continent, avec une qualité remarquable à la clé. Il se rend maintenant à Londres pour négocier la vente de ses fèves, mais aussi discuter d’un beau mariage pour sa fille, Sofia. 

Cette dernière, à la beauté remarquable et au caractère bien trempé, rêve d’émanciper les esclaves. C’est alors qu’elle fait la rencontre, au port, avec le fils d’un négociant spécialisé dans la traite négrière. Ce dernier désapprouve justement le fonds de commerce de son père, mais il n’ose pas s’opposer à lui.

Par legoffe, le 22 janvier 2024

Notre avis sur DAMNÉS DE L'OR BRUN (LES) #2 – Sao Tomé, 1850

Près de trente ans séparent donc le moment où Tiago fuit le Brésil, après avoir détruit l’exploitation familiale, et celui où il se rend à Londres pour ses affaires, au sens large du terme. Cela fait un sacré saut dans le temps. C’est le choix des auteurs, même si l’installation en Afrique aurait pu offrir un récit intéressant, propice à raconter le défi que représentait la création d’une cacaoyère en repartant de presque rien, sur un nouveau continent.

Mais la série est avant tout focalisée sur les événements marquants et, surtout, dramatiques de cette famille spécialisée dans le cacao. Amours contrariés ou impossibles, vengeances, révoltes… Le cocktail est explosif pour les protagonistes de cette aventure, trop parfois, peut-être. J’ai aussi regretté un certain manque d’originalité, l’histoire en rappelant beaucoup d’autres. Pour autant, l’album se laisse lire avec plaisir, le charisme de certains personnages, notamment Sofia, faisant un peu oublier ces faiblesses.

Le classicisme est également de mise au niveau du graphisme. Mais le travail de Francis Vallès n’en est pas moins agréable, évoquant l’histoire avec une farouche volonté de réalisme. Cela aurait été encore mieux avec une mise en couleurs plus subtile. Cela manque de finesse et l’usage excessif du noir alourdit inutilement les cases. La couverture du livre en souffre, d’ailleurs, particulièrement. Elle semble dater d’une autre époque. Etrange choix qui ne valorise pas forcément l’album. 

Malgré ces quelques défauts, les amateurs de saga et de mélodrames familiaux devraient apprécier cette bande dessinée qui a aussi le mérite d’offrir une bonne dose d’exotisme et quelques informations intéressantes sur l’un de nos mets favoris, le chocolat.

Par Legoffe, le 22 janvier 2024

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