DANS LE VENTRE DU DRAGON
Xiu

Il aura fallu attendre uniquement trois mois pour connaître la suite de la surprenante équipée d’Udo, Phylogène, Weï et Xiu, qui les a amenés au cœur même du plus grand dragon de la planète afin de le tuer et prendre possession du trésor qu’il recèle. Mathieu Gabella poursuit donc cette aventure titanesque qui, ici, va être l’occasion de faire quelques focus sur les personnages récurrents.

Cette deuxième partie a la particularité de faire de nombreux allers-retours éclairants sur Xiu en particulier, cette jeune femme qui, avant d’intégrer par défaut le trio de chasseurs, a vécu des péripéties familiales tourmentées. Par ce chassé-croisé, le récit reste intéressant par la démesure qu’il génère (rappelons que nous sommes dans le ventre d’un immense monstre à écailles à sang bouillonnant) et par les écueils que les personnages clés sont censés éviter.

Mathieu Gabella génère jusqu’à la fin de cet album de bons moments de surprises, tant le scénariste a su s’accaparer l’image de cette bête mythique qu’est le dragon et l’interpréter à sa manière. Les pérégrinations contées permettent de le mettre au premier plan, via une constitution des plus fantastiques qui, par sa démesure et ses facultés exceptionnelles, offre un terrain de choix aux chasseurs. Evidemment, ce tome est aussi le moyen de renforcer le rôle de Xiu qui, par ce biais et ses caractéristiques intrinsèques, devient un personnage indispensable à la saga. Pareillement, il offre l’occasion de rentrer plus en profondeur dans la nature réelle des autres personnages, en particulier Weï qui a disparu (provisoirement) et aussi Phylomène, amenés à subir une transformation au contact de leur hôte.

Côté dessins, Christophe Swal continue sur sa lancée et nous offre encore une fois une prestation bien agréable en termes de créativité et d’animations. Le travail sur ces dragons ou lung continue à faire impression tout comme la vision intra de l’immense monstre marin. Le détail a sa place, la démesure est bien caractérisée et les personnes bénéficient d’une expressivité qui se suffit à elle-même, le tout dans une colorisation qui, à certains moments, définit bien la chaleur interne du dragon.

Une suite d’aventure entreprenante qui a l’avantage de dévoiler certains mystères et nous prépare à de nouvelles menaces. Le troisième volet saura nous satisfaire assurément.

Par Phibes, le 17 mai 2022