DESARMES (LES)
Les désarmés - INT

Désert du Texas, à environ une trentaine de kilomètres de le frontière mexicaine, une voiture de flic roule à toute allure. A l’intérieur, deux hommes et une femme mal en point. On comprend très rapidement qu’ils fuient poursuivi par la police…
Flashback, 48 heures plus tôt. On fait connaissance avec les différents personnages et on est amené petit à petit à comprendre pourquoi ils en sont arrivés à une telle situation.

Par melville, le 14 mai 2010

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2 avis sur DESARMES (LES) # – Les désarmés – INT

Dix-neuf ans après sa première publication aux éditions Zenda sous la forme de deux tomes, ce chef-d’œuvre de Mezzo et Pirus est aujourd’hui réédité en intégrale et connait pour l’occasion un remaniement complet avec une nouvelle mise en couleur, une réécriture partielle des dialogues, un nouveau lettrage et de nombreuses retouches du dessin.

Mezzo (au dessin) et Pirus (au scénario) forme un véritable duo de choc dans le paysage du 9ème art. Dessin et scénario sont en parfaite symbiose et chacune de leurs bandes dessinées fait mouche, si j’ose dire. Avec Les désarmés c’est du grand Mezzo et Pirus qu’ils nous offrent ! Entre western moderne et film noir, les cinéphiles penseront certainement aux films les plus sombres des frères Coen comme Fargo, The Barber ou plus récemment le génialissime No country for old men.

L’histoire peut être divisée en deux grandes parties. La première phase consiste à présenter les différents protagonistes, chacun d’eux faisant son apparition soit dans une scène qui lui est entièrement consacrée, soit comme personnage secondaire auquel on ne prête pas forcement une grande attention mais qui au final s’avère être l’un des piliers de l’histoire. Et un second temps où l’extrême tension fait tomber les masques : point culminant de l’histoire où le récit passe du thriller au drame.
Pirus centre la violence au cœur de son scénario, mais ce qui semble être au début, avec une monté en puissance crescendo de l’horreur et de l’angoisse, une volonté d’utiliser cette violence pour servir la narration – autrement dit de faire dans le bon vieux thriller classique et efficace – se révèle en fin de compte bien tout autre. Vers la fin, l’histoire ralentie, gagnée par une lenteur mélancolique, elle nous dévoile sa véritable intention : une profonde réflexion sur la violence, sur la place qu’elle occupe dans la nature humaine qui n’a de cesse de s’en nourrir, la conduisant irrémédiablement dans une impasse à l’issue tragique… Pirus fait ici preuve d’une incroyable maîtrise de son scénario. La lecture une fois terminée, tous les détails de l’histoire prennent leur sens et on se rend compte que rien n’était laissé au hasard : chaque scène, chaque personnage avaient sa raison d’être. On ne peut dès lors que s’incliner devant un tel travail.

Le dessin de Mezzo est aussi du grand art ! Ciselé et nerveux il est en parfait accord avec la tonalité du récit et instaure avec justesse la pesanteur de l’atmosphère dont le scénario avait besoin pour pleinement s’épanouir. Epaulé par la mise en couleur de Ruby qui a su trouver l’équilibre pour parfaire la moiteur sombre et angoissante du désert, le rendu final nous transporte dans un road-movie américain tel qu’on peut les rêver.

Une narration hors norme avec un propos fin et subtilement amené tout en ne sacrifiant pas pour autant le suspense et un dessin terrible : je ne peux que vous conseiller plus que vivement cette très grande bande dessinée.

Les désarmés est un roman graphique à posséder d’urgence !

Par melville, le 14 mai 2010

Mezzo et Pirus ne sortiraient-ils que des grands crus ? A en regarder leur bibilographie, il n’y a rien à jeter. Même leurs débuts sont excellents, suffit de lire Les Désarmés pour s’en rendre compte ! Alors oui c’est spécial, l’ambiance est pesante, un peu sale, c’est assez tordu mais c’est justement ça leur marque de fabrique. Pas aussi dur que Le Roi des Mouches, Les Désarmés est un western moderne avec tout ce qu’il faut pour avoir une jolie histoire : une petite ville proche de la frontière mexicaine, des braquages, des fusillades, des passages à tabac… Et toujours un bon paquet de fric à la clef !

Immanquable !

Par Placido, le 23 juin 2010

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