DJINN
Notes sur Africa

Après cinq épisodes menés tambours battants, les péripéties africaines de la belle héroïne liée à Jean Dufaux et Ana Miralles ont enfin aboutie. Afin de clore ce chapitre haut en couleur d’une manière progressive, les éditions Dargaud ont décidé, par le truchement des auteurs attitrés, d’en dévoiler la substance côté coulisses.

L’initiative se révèle des plus agréables et permet de donner la parole, dans un premier temps et dans une préface abondante, à la dessinatrice, Ana Miralles. Cette dernière, d’un ton naturel, donne généreusement son ressenti par rapport à son travail récent, à ses relations avec le scénariste, à sa méthodologie graphique, à son étroite collaboration avec Emilio Ruiz, son mari…

Dans un deuxième temps, c’est au tour de Jean Dufaux de dévoiler, dans cette avalanche de mots parfaitement structurée qui lui est propre, les dessous de ce superbe cycle. Pour ce faire, il n’hésitera pas à se confier délibérément, presque intimement, au lecteur de façon à narrer les rencontres, les faits les plus piquants, les nombreuses réflexions, les regrets, les joies qu’a pu susciter le cycle en question. De même, délaissant les généralités, il préfèrera une analyse poussée de son travail de scénariste, volume après volume, dans une délectation verbale obligatoirement partagée.

Il va de soi que les réflexions partisanes des deux auteurs, marqués encore par leur activité commune du cycle Africa, ont été généreusement agrémentées de croquis, d’essais de couvertures, de planches inédites d’Ana Miralles qui n’en finit pas de nous charmer par la somptuosité de son trait. La sensualité que dégage son personnage central est d’une force irrésistible, traduite par ses courbes harmonieuses et ses attitudes alanguies dont elle a la maîtrise complète. A cet égard, on pourra apprécier le dossier en fin d’album qui mettra à l’honneur de nombreux crayonnés qu’elle a pu réaliser dans cette aventure farouche.

Ce hors série, que l’on pourra trouver également en cofftret + cale accompagné d’un ex-libris, est, à mon goût, un complément indispensable de la saga, qui confirmera amplement l’implication complète de leurs auteurs. Superbe !

Par Phibes, le 17 novembre 2009