#DRCL Midnight Children
Le messager venu d'Orient

Le 8 juillet, au port de Vania, en Bulgarie, on embarque plusieurs étranges caisses à bord du Demeter. Très vite, à bord, des phénomènes plutôt inquiétants commencent à se manifester, les marins ont peur et meurent tous, petit à petit… Le 8 aout, en Angleterre, le bateau vient heurter le port de Whitby, laissant s’échapper une créature à tête de chien, non loin de la Whitby school…

Par fredgri, le 22 janvier 2024

Notre avis sur #DRCL Midnight Children #1 – Le messager venu d’Orient

Depuis la publication, en 1895, de Dracula, le chef d’œuvre de Bram Stoker, l’histoire du prince des vampires n’a cessé d’inspirer les artistes les plus divers, sur tous les formats, du cinéma à la bande dessinée, en passant par les séries TV, les jeux… Le nom est devenue une franchise, une marque, le symbole à lui tout seul du genre vampirique. Et malgré les décennies, voire le siècle, le mystérieux comte continue de fasciner ses innombrables fans, drainant tout un tas de copies, de versions alternatives ou chacun donne sa propre note. Qu’il s’agisse d’accentuer l’horreur baroque, l’aspect générique, Dracula est progressivement devenu le réceptacle de tous un tas de fantasmes à base de romantisme, de scènes toutes plus suggestives les unes que les autres, avec tout le décorum habituel qui se répète et se déforme au fil des décennies.

Malgré tout, Shinichi Sakamoto se démarque du lot. Il ne se contente pas de coller fidèlement à l’œuvre originale et propose une vision décalée et somptueuse ou Dracula devient une bête agressive. Il insiste sur les étranges phénomènes qui se déroulent à bord du Demeter, il se concentre ensuite sur les relations qui se tissent entre Mina et les autres, seule élève féminine de la prestigieuse Whitby School, qui subit inlassablement les humiliations d’un groupe d’élèves qui l’a prise pour bouc émissaire, tout en éprouvant une profonde admiration pour la belle Lucy/Luke, la seule amie de Mina.
On ne parle pas, pour l’instant, directement de vampirisme, ou de façon assez lointaine. L’auteur nous plonge en plein tableau symbolique, tendance hermétique. On devine qu’il va falloir attendre un peu plus pour avoir quelques réponses.
Toutefois, les références au livre de Stoker sont là, même si elles sont profondément remodelées, au point ou parfois on a le sentiment de croiser d’autres personnages… Mais on reste en terrain familier.

Néanmoins, au-delà de l’intrigue assez familière, du fond, du travail d’adaptation révisionniste de ce premier volume, on est surtout impressionné par le graphisme de Sakamoto. Il nous avait déjà ébloui sur Innocent ou encore Ascension, ici, on a l’impression qu’il passe au cap supérieur.
On reste ébahi par la multitude des détails, l’expressivité, la science des cadrages et de la mise en scène, le réalisme des décors… L’artiste nous offre une très belle performance qui transcende le scénario. Il s’inscrit complètement dans cette mouvance hyper esthétique qui se fait petit à petit remarquer dans les mangas actuels.
Malgré tout, peut-être que le format, assez petit, ne rend pas complètement justice à la finesse du trait, on croirait presque que certains détails disparaissent à l’impression. Je vous encourage à aller visiter l’expo qui aura lieu prochainement à Angoulême, avec pas mal de planches au format original.

Une très belle surprise qui devrait faire plaisir aux amateurs de récits vampiriques.

Par FredGri, le 22 janvier 2024

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