DRUIDES (LES)
crepuscule

Thierry Jigourel, grand gardien de la tradition celtique, prend garde en préambule de justifier l’aventure des Druides sur le nouveau monde. Précaution qui n’est pas superflue tant cette route peut paraitre surprenante et l’on pourrait avoir l’impression de revoir Astérix chez les indiens.
On pourra rester dubitatif quand à l’utilité d’emmener l’intrigue en Amérique et sur la facilité avec laquelle Gwenc’hlan se fait de nouveaux amis et tombe à peine débarqué sur un indien parlant le Picte, mais une fois le principe accepté, ce sont bien les Druides et ce formidable thriller celtique que nous retrouvons avec beaucoup de plaisir.

Prisonnier des Vikings sur l’ile d’Ailbe, Gwenc’hlan et frère Brendan sont sauvés par l’intervention des Pictes. Après que Brendann ait à son tour déchiffré la pierre découvrant enfin où est dissimulé le Chaudron de Dagda, le Druide va s’élancer sur les traces des hommes en noir.
Le grand voyage commence pour Gwenc’hlan, Brendan, Taran, les frères Iltud, Mawdez, Thomas, Pierre, druides et moines unis contre les hommes en noir. Leur curragh est équipé mais parait malgré tout bien frêle face aux glaces dérivantes.
Mais les Dieux sont avec cette étrange compagnie et ils en auront grand besoin lorsque la confrontation finale arrivera, lorsque les hommes en noir se dévoileront dans toute leur folie.

Après une traversée difficile où le froid et la faim eut raison de la vie de quelques compagnons, l’équipée arrive enfin sur les rives de ce nouveau monde où une partie des secrets et fourberies seront révélés tandis qu’en Bretagne, le moine Gwenolé tente de sauver les derniers druides en s’opposant à l’évèque Vérus.

Dernier tome de ce que l’on pourrait peut-être appeler la première saison des Druides, une fin en apothéose, pleine de fureur et de bruit, où la réflexion sur la religion et les hommes, sur son histoire, se mêle efficacement à un thriller haletant où l’intrigue construite sur les hommes et leurs sentiments n’en fini pas de nous étonner.
Au-delà des croyances, c’est de pouvoir dont il est question, pouvoir temporel imposé par une minorité face à une population crédule à un moment charnière de notre histoire où deux mondes se confrontent.
Entre la violence hystérique d’un Vérus et la compassion de Gwénolé et de l’église bretonne, la religion chrétienne s’installe dans la douleur.

Tout l’art du découpage et de la mise en scène de Jacques Lamontagne concours à donner au récit une dimension épique. Entre saga nordique et conte breton, l’aventure est grandiose.
Si ses paysages, et il est gâté cette fois par les scénaristes, sont impressionnants et sauvages, ses décors précis, je reste toujours captivé par les portraits de ses personnages dont le cœur et l’esprit semblent littéralement habiter les traits.

En accompagnant Gwenc’hlan et ses compagnons sur le chemin de la vérité les terribles secrets vont seront enfin dévoilés, et, peut-être auront nous la chance de le revoir dans d’autres aventures dont les prémices sont d’ores et déjà annoncées.

Par Olivier, le 3 mars 2012