DRUUNA AU COMMENCEMENT
Genesis

Dans leur exil, Druuna et son compagnon vont chercher à trouver refuge dans l’enceinte d’une « zone grise » mais l’infortuné Kartes ne réussira pas à y pénétrer, finissant broyé sous la lourde porte qui se refermait sur son passage. Ce havre providentiel pour la jeune femme qui, elle, eut plus de chance (un volumineux espace aux allures d’immense bibliothèque) se révélera être sous la garde d’un rassurant vieux robot d’apparence humanoïde.

Celui-ci enseignera à Druuna dont la présence ici n’était peut-être pas due au hasard l’histoire de son aïeule Demetra : une femme de tête qui a jadis pris part à la conception de l’omnipotent Alpha et qui, pour cela, a obtenu lorsque son heure a sonné la promesse que sa descendance puisse bénéficier d’une certaine protection.

Cette histoire en apprendra beaucoup à Druuna sur ses racines et pourquoi pas sur certaines de ses manières de faire, mais son conteur ne lui accordera ensuite qu’un temps de repos très court avant de la forcer à partir pour une mission des plus dangereuses, entre réalité et virtuel, flanquée pour accompagnateur du sbire nain du maître des lieux.

Par sylvestre, le 25 novembre 2023

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Notre avis sur DRUUNA AU COMMENCEMENT #2 – Genesis

Ce tome est assez décevant. Et pas seulement parce qu’on se débarrasse de Kartes en deux temps trois mouvements ! Bien qu’on comprenne qu’un traitement graphique différent puisse avoir été choisi pour que la partie « flashback » parlant de Demetra nous soit contée, cette parenthèse est très très longue comparée à ce qu’il nous est donné de lire dans ce tome 2 et son impact n’est donc pas neutre. C’est pas que ce qui y est raconté soit hors sujet dans l’histoire, que le travail ne soit pas de qualité, qu’il s’agisse de noir et blanc ou qu’on n’y trouve pas ce qu’on vient chercher quand on lit de telles aventures (sexe, angoisse et science-fiction), mais cet envahissant « ver dans le fruit » décevra sans nul doute les fans de Serpieri qui, après avoir admis plus ou moins facilement qu’un disciple ait repris les crayons, auront l’impression en plus de s’être fait confisquer un nombre significatif de planches qui, malgré tout, auraient pu leur montrer la « nouvelle » Druuna avec laquelle ils avaient pris rendez-vous.

Je disais dans ma chronique du premier opus de cette série Druuna, Au commencement qu’un nouveau dessinateur ne pouvait que voir son dessin s’approcher de plus en plus, à force d’exercice, au modèle légué par Serpieri. D’une part, mathématiquement, ce nombre de pages en couleurs étant amputé du nombre de pages cédées au flashback au lavis en N&B, ça laisse moins d’espace pour que l’artiste réussisse à maîtriser de mieux en mieux son sujet. D’autre part, on notera en plus qu’Eon, qui avait dessiné le premier tome, a passé entre temps le relais à Andrea Iula. L’aventure continue donc avec « une troisième Druuna »… De tome en tome on a l’amère impression de perdre la « vraie » lentement mais sûrement… Snif !

Côté scénario, le flashback prenant (allez, osons le dire) toute la place, on peut dire sans trop exagérer que l’histoire « au présent » n’avance pas : on voit juste Druuna arriver quelque part au début de la BD et être, à la fin, mise dans un sarcophage ; base de lancement de la suite de ses aventures.

Appréciation très mitigée, donc, au final. Un tome satisfaisant sur le fond et sur le scénario (autre scénariste aussi… pfff…), mais discutable sur la forme. De rage, j’en viendrais presque à ajouter que j’aurais préféré la couverture alternative présentée dans le cahier graphique en supplément ! Celle retenue rappelant plus la composition de couvertures d’albums style Largo Winch ou Insiders

Par Sylvestre, le 25 novembre 2023

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