EPATANTE AVENTURE DE JULES (UNE)
Presque enterrés !

Si Jules a été dans les étoiles (voir "L’imparfait du futur"), dans ce troisième épisode, il va vivre une aventure plus terre-à-terre, dans le sous-sol de notre bonne vieille planète. Malgré tout, cette équipée n’en est pas moins extraordinaire voire épatante par le fait qu’elle ne va pas se dérouler comme prévu et qu’elle va réserver, aux jeunes spéléologues, des moments d’émotions intenses.

Touchant à de nombreux thèmes de société, du détournement d’enfants à des malversations politiques en passant par des conflits intrafamiliaux et écologiques, Emile Bravo nous conte une histoire bien sympathique auréolée d’un humour bon enfant parfois caustique. En effet, si Jules, Janet, Bastien et Hubert sont des individus quelques peu équilibrés, en totale communion avec autrui, il en est d’autres tels Roméo, le Maire de Lacourt qui empoisonnent l’existence de leur prochain. Ce sont ces derniers qui amènent la part fielleuse à l’aventure au moyen de leur geste, de leur dire ou de leur action. Et ça, Emile Bravo sait l’entretenir.

De tout ce lot bigarré de personnages, se détache l’anthropologue Jean Etcheverry qui se révèle un être idéaliste, anticonformiste et quelque peu défaitiste.

On pourra apprécier le suspense qui est, tout au long des déambulations du groupe des enterrés, soutenu. Le caractère grave d’une telle situation (amplifiée par la découverte terrible qu’ils font) est toutefois allégé grâce au caractère débonnaire des personnages et à la présence pesante de Roméo. De même, la fantaisie a sa place dans ces péripéties et évite de fait la claustrophobie que pourrait engendrer une telle aventure.

Le graphisme bon enfant d’Emile Bravo a quelque chose d’attirant. On se plait à voir ses personnages aux allures juvéniles évoluer dans toutes sortes de circonstances. Leurs émotions sont palpables et tirent vers le haut leurs déconvenues. La colorisation a son importance et accompagne fort bien les superbes dessins.

Encore un tome réussi, pourrait-on dire, tant par sa jeunesse d’esprit que sa maturité scénaristique destiné à un public de jeunes et de moins jeunes. Merci Monsieur l’auteur !
 

Par Phibes, le 1 novembre 2008