FACE D'ANGE
Tome 1

A Los Angeles, en 1959, Paul Ares est réveillé par la sonnerie du téléphone. A l’autre bout du fil, son ami procureur Bill lui apprend que Diane, son ex-femme, a été retrouvée assassinée dans un hôtel luxueux. Hébété par cette terrible nouvelle et pour le moins stone, il s’aperçoit qu’il porte des marques sanglantes sur la figure et sur sa chemise. Malgré tout, il rejoint son ami sur les lieux du crime. Amer par le fait que ce dernier était depuis de nombreuses années son amant, Paul découvre le corps sans vie de sa femme et à la vue de l’état de sa gorge, ne peut s’empêcher de se revoir lorsqu’il était en Corée pendant dans la guerre. Après les premières constatations d’usage, il s’avère que Diane a bien été assassinée par strangulation après avoir eu une relation sexuelle. C’est à ce moment-là que Callie, la fille de Paul et de la défunte, arrive pour apprendre la nouvelle. Evidemment, les retrouvailles avec son père ne se font pas de gaieté de cœur. Toutefois, trois jours plus tard, afin que le traumatisme se dissipe, Paul décide, pendant quelques temps, de la prendre chez lui, dans son ranch proche du lac Tahoe. Ce rapprochement va leur permettre de mettre à plat leur relation et même, de provoquer des manifestations inquiétantes insoupçonnées.

Par phibes, le 21 avril 2015

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Notre avis sur FACE D’ANGE #1 – Tome 1

Après leur diptyque historique Chasseur de reliques, le scénariste Koldo et son complice illustrateur Angel Unzueta se retrouvent pour une nouvelle équipée qui, à n’en pas douter, sent le thriller à plein nez. Cette fois-ci, les deux artistes ont opté pour une aventure policière contemporaine qui doit se décliner en deux tomes et qui a la singularité de nous entraîner à la fin des années 50 sur la côte ouest des Etats-Unis, à Los Angeles plus particulièrement, en nous immergeant dans une enquête ténébreuse engagée à la suite du meurtre d’une jeune femme.

Force est de constater que le scénariste a décidé, dès les premières planches, de jouer sur l’intensité de son scénario. Générant en peu de vignettes une certaine suspicion et se nourrissant de la psychologie tourmentée de Paul, son personnage principal, Koldo mène son équipée avec une rigueur délectable, sans palabre excessive. Pour cela, il n’hésite pas à rendre le relationnel entre l’ex-mari de la défunte, amoureux transi, et le procureur général Bill volontairement ambigu et de fait, à provoquer indubitablement des questionnements autour d’eux et de l’assassinat pour entretenir le suspense nécessaire.

Mais ce n’est pas tout puisque le scénariste a décidé d’aller au-delà d’une investigation policière normale et de la relation balbutiante entre père et fille. En effet, pour accentuer la teneur sulfureuse de celle-ci, il a décidé d’avoir recours au fantastique. Pour cela, c’est la mère chamane de Paul qui va l’amener, suivie de près par la jeune et néophyte Callie. Sans vouloir pour autant aller dans la facilité, Koldo gère bien ce genre et vient là aussi, à la faveur de visions fantasmatiques fugaces donner des bribes d’informations qui, à ce stade, ne lâchent aucune réponse probante.

On saluera la prestation d’Angel Unzueta qui se veut une nouvelle fois de qualité. L’artiste fait preuve d’une grande aptitude à dessiner à l’américaine, d’un trait profond qui campe parfaitement les ambiances et qui rend les personnages caractériellement engageants. Il ne fait aucun doute que son univers est des plus réalistes et, par ce biais, donne une dimension on ne peut plus plausible et assurément puissante. Pareillement, la colorisation qu’il utilise témoigne d’une maîtrise de sa palette qui, là aussi, donne un aspect vieilli qui conforte les années 50/60.

Une entrée en matière pour le moins efficace qui a l’avantage de bien mélanger les genres (polar/fantastique) et qui fait en sorte d’ouvrir une porte que l’on a envie de franchir pour voir ce qu’il y a derrière.

Par Phibes, le 21 avril 2015

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