FRANCE DE RIGA
La blanchisserie

En ce nouvel opus, France de Riga pénètre le milieu laborieux des lavandières d’Hambourg. Toujours rongée par le besoin de venger l’assassinat de sa mère, elle accède, par sa force de caractère, à tous les niveaux de la hiérarchie de ce milieu difficile typiquement féminin.

Séraphine poursuit sa fiction de cette jeune femme volontaire et nous expose au travers de celle-ci l’ambiance d’une époque mouvementée du XVIII^ème marquée par des conspirations les plus diverses. Celle qui nous est dévoilée est un courant purement féministe créé pour affirmer les droits de la femme.

Le style est agréable, doucereux en grande partie due à cette atmosphère féminine et féministe entrecoupée de quelques rencontres masculines enflammées. La liaison entre certaines scènes est quelques fois maladroite et donne des saccades au récit. Toutefois, Séraphine sait faire naître des sentiments et encense son personnage dans une sorte de libertinage soft. France nous apparaît comme une femme à la fois servile et passionnée par la vie et croqueuse de l’instant présent.

J’ai apprécié le dessin de cet auteur polyvalent qui, bien qu’inégal dans la représentation de son héroïne et dans la physionomie des autres personnages, a le don d’apaiser par sa douceur d’exécution. Certaines vignettes exhibant des tons pastel sont superbement travaillées à la couleur directe qui incite au voyage temporel.

France de Riga est le type de femme qu’aurait pu servir de modèle à celui qui prit le parti des femmes à cette époque et qui n’est autre que le Marquis de Condorcet.
 

Par Phibes, le 17 mars 2008