HÉRAUTS
Le griffon

Après avoir résolue l’énigme de l’assassinat d’un chevalier au château de Jeanne de Flandres, le héraut d’armes Landri et son disciple peintre Mayeul ont quitté leur hôte pour continuer, au nom du Roi de France, le recensement des armoiries des villes et des familles. Suivis de de Marie, fille d’un tenancier revêche, les deux hommes ont été accueillis par le seigneur du Castel d’Aigremont. Impressionné par ses connaissances héraldiques, celui-ci demande à Landri de confondre le chatelain voisin qui expose un blason en tout point identique à sa maisonnée. Percevant une imposture et sa curiosité piquée au vif, le héraut accepte le service demandé. Tout en entraînant ses deux comparses, Landri prend le chemin du Castel de Clotte. Après avoir laissé Marie à proximité, les deux hommes rencontrent le seigneur de la place qui leur exhibe ses armoiries. Ils entament une longue analyse de celles-ci qui les mènent sur la piste alchimique. Y aurait-il là-dessous un mystère ancestral ? Et qu’est devenue Marie, celle-ci ne se trouvant plus au point de rendez-vous ?

Par phibes, le 21 juin 2023

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Notre avis sur HÉRAUTS #2 – Le griffon

Nous retrouvons les deux missionnés royaux, Landri et Mayeul, qui nous ont éclairé dans le premier volume sur leurs aptitudes à recenser les armoiries de toutes les maisons qu’ils croisent. Mais ce n’est pas tout car ses personnages ont la particularité à mener des enquêtes bien spécifiques, dans lesquelles la mort rode.

Ce deuxième tome n’échappe pas à ce concept puisque ce duo bien caractérisé est appelé à mener une autre enquête qui bien sûr a l’avantage d’être liée à leur spécialité. Se rapportant à des blasons jumeaux, les recherches mises en avant d’être bien profondes et permettent à Eric Corbeyran d’égrainer une affaire bien épaisse, à l’intrigue dramatique solidement ficelée et dont l’analyse va se révélée on ne peut plus pointue.

Toujours plongé dans ses ambiances moyenâgeuses, la teneur « policière » du récit vient compléter avec force et rigueur le concept héraldique. Le scénariste pousse l’étude des armoiries, dévoilant adroitement dans des effets somme toute didactiques les règles instituées pour la création de celles-ci. Cette prospection est d’autant plus intéressante qu’elle se fait dans un langage aux accents ancestraux et aux tournures d’époque réellement convaincantes.

Côté dessins, Nicolas Bègue continue à nous impressionner. L’artiste dont le talent est avéré, nous offre une partition graphique aux accents médiévaux remarquablement exécutée et d’un esthétisme appréciable. A l’appui d’une recherche évidente, il réalise un travail riche en tout point, assurément soigné pour mettre en exergue des décors bien inspirés de l’époque et des personnages qui ne le sont pas moins. Landri et Mayeul (petit soupir pour Marie) sont vraiment agréables à suivre et génèrent une dynamique captivante.

Un deuxième volet de qualité qui conforte superbement les aptitudes des deux personnages principaux mais qui ne répond pas à la quête personnelle de Mayeul ébauchée dans le tome antérieur. Serait-il possible qu’on le découvre dans l’épisode suivant ?

Par Phibes, le 20 juin 2023

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