HITLER EST MORT !
Mort aux espions

Les auteurs nous livrent, ici, leur vision de la recherche du corps d’Hitler par les Soviétiques au moment où Berlin tombe entre leurs mains. Il ne s’agit pas forcément de la réalité historique, qui garde toujours ses zones d’ombres, mais un récit d’espionnage aux airs de tragi-comédie, inspiré en partie des faits réels.

Toute la BD s’appuie, en effet, sur l’impressionnante dualité entre le NKVD de Béria et le Smersh d’Abakumov. Et même s’ils travaillent tous pour Staline, c’est bien une lutte à mort, ou presque, qui se trame pour avoir le dessus sur l’autre.

Je ne sais pas si, dans la réalité, la querelle d’influence atteignait vraiment de tels niveaux, mais cela ne pourrait guère surprendre sous cette dictature sanglante.

L’histoire montre avec une incroyable tension ce duel au sommet, celui de deux personnages de l’ombre qui n’hésitent pas à sacrifier des femmes et des hommes, comme de simples pions, sur l’autel de leur réussite. Cela fait froid dans le dos.

Le livre, sombre et complexe, est fait de nombreux rebondissements, dévoilant des logiques qui, parfois, s’appuient sur des actions en apparence contradictoires. L’aventure ressemble à un cruel jeu d’échec, le tout mis en images par un Pagliaro inspiré, dont la main ne tremble pas lorsqu’il s’agit de livrer des dessins à la force indéniable. C’est puissant et moderne.

Si vous avez aimé le premier tome, vous ne serez pas déçus par le second qui raconte brillamment l’approche implacable et sordide des dirigeants soviétiques, devenus soudain maîtres de la capitale de nazis qui ne l’étaient pas moins.

Par Legoffe, le 28 novembre 2021