HORACIO D'ALBA
Le Roi soldat

Au 16ème siècle, la pérennité des académies des duellistes de Timocrate et de Democrate est menacée par les propositions d’abolition faites par le sénateur Rembrandt. Aussi, les recteurs de chaque institution ont mandaté deux trièdres dirigés par Horacio d’Alba pour assassiner l’homme de lois. Mais ce dernier échappe à l’attentat fomenté grâce à la trahison d’un prélat et à l’intervention d’une escouade armée menée par le jeune Julius, fils du duelliste. Toutefois, sachant l’instabilité qui règne au sein de la République et connaissant les instincts belliqueux du Cardinal Rouge qui attend avec ses alliés français le moment propice pour fondre sur le pays, Rembrandt n’a pas pour autant donné la chasse à ses tourmenteurs. Outre le courroux de son maître le Condottière, Horacio d’Alba se doit d’être confronté à un douloureux dilemme. Et si son fils avait opté pour le bon chemin pour sauver la République ? Et si lui-même avait eu tort de suivre aveuglément les ordres iniques de ses responsables qui l’ont poussé à faire d’énormes sacrifices inutiles ? L’adoption anticipée de la loi d’abolition conjuguée à la folie meurtrière des deux responsables d’académie va mettre le feu aux poudres et déclencher l’irréparable.

Par phibes, le 14 mai 2013

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Notre avis sur HORACIO D’ALBA #2 – Le Roi soldat

Toujours sous le couvert des Editions 12Bis, le duo payant constitué par Jérôme Le Gris et Nicolas Siner persiste et signe en produisant la suite des péripéties épiques liée à leur personnage fétiche, le prince duelliste Horacio d’Alba.

Après un premier tome tonitruant qui nous plongeait en pleine Renaissance italienne, dans des ambiances de renouveau générée par une volonté de parlementaire de mettre fin à des pratiques injustes et également dans des aspirations souterraines à contrer ce renouveau, nous reprenons le cours du récit entamé par une sœur du couvent Santa Maria Del Monte. Horacio d’Alba qui se veut en quelque sorte l’élément central de l’histoire contée, revient donc à nous après sa mission avortée.

Force est de constater que cette suite, copieuse, habilement découpée et complétée de dialogues remarquablement ciselés, bénéficie d’une puissance évocatrice captivante, nous permettant non seulement de s’intéresser aux pérégrinations physiques et morales du personnage principal fort bien campées, mais aussi de se nourrir du contexte politico-historique sulfureux sur lequel elles sont basées. Jérôme Le Gris nous démontre son excellence dans la façon d’asseoir son aventure en jonglant sur les différents tableaux, entre une République plongée en plein trouble, des anti-réformistes prêts à tout pour conserver leurs prérogatives et des conquérants ambitieux qui attendent la moindre étincelle pour annexer le pays. Dans ce climat tendu où la trahison et l’amour ont leur place, où l’honneur bénéficie de quelques restes et où la folie met le feu aux sens, les protagonistes suivent leurs destinées tout en marchant sur des œufs, dans l’attente d’une étape décisive qui ne manquera pas d’être franchie et qui nous ouvrira les portes d’un horizon violent.

Conformément à l’ouverture de cette aventure, Nicolas Siner nous gratifie une nouvelle fois d’un travail imparable. Cette qualité dont il se porte fort et qu’il met en exergue depuis peu, le classe déjà dans la catégorie des dessinateurs accomplis. Le dynamisme ambiant de ces planches, la profondeur de ses personnages, la justesse de son évocation historique et humaine, l’encrage appuyé et la colorisation adaptée, le sens des proportions, le choix des instantanés, tout est réuni pour rendre des plus convaincantes l’histoire du fameux Horacio d’Alba.

Un deuxième album réussi qui conforte sans nul doute l’intérêt de cette saga épique et tragique, et qui, déjà, nous fait espérer une suite dans les délais les plus courts.

Par Phibes, le 14 mai 2013

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