ILS ÉTAIENT DIX
Novgora

Mars 2010 est le mois d’Eric Stalner ! Deux titres sortent à un jour d’intervalle : “Voyageur tome 9” et la suite de “Ils étaient dix”. Dans cette dernière série, Stalner est autant au dessin qu’au scénario, ce pour notre plus grand plaisir. L’auteur nous offre toujours, en effet, de très belles planches, au style réaliste. Elles sont ici parfaitement mises en valeur par les couleurs de Delf. Un exercice rendu pourtant difficile par une histoire qui se déroule essentiellement en hiver. Cela ne facilite jamais la tâche des auteurs en terme de dessin et de mise en couleur. Les dernières planches du livre, qui se déroulent à la belle saison, en témoignent d’ailleurs. Elles sont splendides et font rejaillir encore un peu plus le talent de leurs auteurs.

L’aventure, elle, est toujours aussi captivante. Stalner évite de figer son récit dans une simple histoire de fuite en avant. Le scénario va basculer rapidement et nous entraîner dans de nouveaux drames. Nous sommes moins témoins de l’Histoire avec un grand H que de la folie des hommes et de la haine qui se propage au gré des conflits. Les Français ont fait des massacres, des ignominies. Les Russes leurs répondent avec la même sauvagerie. La folie n’a ni un visage, ni une patrie. La dernière lumière d’espoir et d’optimisme ne brille que faiblement. Elle prend le visage fragile d’une petite fille, symbole d’un avenir et d’une espérance.

Cette plongée dans l’Histoire et dans un monde hostile et cruel ne laissera pas le lecteur indifférent. C’est un récit réussi dont il me tarde de connaître la suite.

Par Legoffe, le 27 mars 2010