INFERNO
Verticale Hambourg

L’équipage du bombardier Lancaster « Dante’s Daughter », de l’escadron 57 (groupe de bombardiers 5), rentre de mission sur Hambourg ce 28 juillet 1943. Les hommes sont épuisés car les missions s’enchaînent. Malheureusement, le commandement leur donne l’ordre, quelques heures plus tard, de repartir pour un nouveau bombardement nocturne d’Hambourg. Le nom de code de l’opération générale leur est, cette fois, dévoilée : Gomorrhe. Les pilotes en restent sans voix.

Par legoffe, le 1 novembre 2021

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Notre avis sur INFERNO #1 – Verticale Hambourg

Cet album raconte 24 heures de l’opération Gomorrhe lancée par les Alliés en juillet 1943 et qui dura près de 10 jours. Ce fut un des bombardements les plus meurtriers de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, avec celui de Dresde. Aujourd’hui encore, les polémiques se poursuivent sur le réel intérêt stratégique de cette action qui coûta la vie à au moins 45 000 personnes, essentiellement des civils.

Le lecteur accompagne l’équipage du Dante’s Daughter lors de la nuit du 28 au 29 juillet. Les hommes sont particulièrement inquiets car ils savent que la DCA et l’aviation allemande se renforcent de jours en jours à Hambourg en raison de ces attaques continues. Le danger est donc de plus en plus élevé.

Quand je dis que nous accompagnons ces soldats, je parle à peine au figuré. Nous avons vraiment l’impression de vivre la mission avec eux. Le réalisme est saisissant, grâce aux dessins d’Antoine Crespin, qui sont d’une grande précision, mais aussi grâce aux dialogues qui retranscrivent bien les échanges- aussi bien techniques qu’amicaux – entre les militaires. D’ailleurs, si les auteurs n’ont guère le temps de développer les personnages, ils leur donnent néanmoins une réelle envergure.

Bien des scènes sont spectaculaires. Les images de l’incendie d’Hambourg confèrent quasiment au surréalisme, laissant l’observateur hypnotisé par la beauté lugubre et terrifiante des flammes. Les équipages américains sont, eux-mêmes, effrayés par l’enfer qu’ils ont contribué à créer. Ils doivent, non sans ironie, repenser au nom donné par leurs dirigeants à l’opération, se disant que leurs supérieurs ne sont plus très loin de se prendre pour Dieu.

Outre l’expérience immersive, parfaitement réussie, cette bande dessinée – sans avoir à l’exprimer ouvertement – pousse le lecteur à réfléchir au sens de tout cela, aux décisions prises parfois sans garantie d’efficacité et pourtant ô combien coûteuses en vies humaines.

Par Legoffe, le 1 novembre 2021

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