JASON BRICE
Ce qui est écrit

Theresa Prendergast est une jeune et jolie anglaise qui a fui, avec ses parents, les bombardements de Londres et qui, en 1920, revient aux sources en achetant une nouvelle maison. Lors d’une visite de sa demeure en compagnie de son frère et de quelques amis de la famille, Hopkins, son majordome, lui remet un fascicule très particulier trouvé dans la cave de celle-ci. Considérant que le contenu est des plus inquiétants (il prévoit le meurtre de Theresa), elle fait appel à Jason Brice, détective spécialisé dans la traque des charlatans. Mais, l’affaire s’avère plutôt intrigante car les évènements terribles prévus dans l’ouvrage se réalisent.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur JASON BRICE #1 – Ce qui est écrit

Les prédicateurs de foire n’ont qu’à bien se tenir, leur détracteur patenté a un nom. Il s’agit de Jason Brice, nouveau venu dans le monde du 9ème art, pur produit révélé par l’association de 3 auteurs aguerris, et déjà à pied d’œuvre dans une affaire pour le moins cocasse et inquiétante. En effet, comment réagiriez-vous si vous appreniez par un écrit vieux de nombreuses années, que votre mort est programmée selon un rituel établi à l’avance ? C’est le cas de Theresa Prendergast qui va être aspirée dans une tourmente divinatoire des plus extraordinaires.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de la matière et de l’ambiance dans cet album. Alcante, jeune artiste aiguisé après sa série "Pandora Box", nous envoûte grâce à une intrigue subtile dont les aboutissants sont connus à l’avance et nous fait pencher judicieusement entre fumisterie et réalité paranormale. Tout comme un puzzle dont on ne possèderait que la dernière pièce, l’auteur découvre son récit au fil des évènements prédits. Le destin de Theresa est voué, semble-t-il, à une issue tragique dont l’interaction des évènements est à apprécier progressivement.

En ce premier volume (qui peut être considéré comme un one-shot), Alcante qui signe une œuvre marquante, fait très fort et titille l’ésotérisme d’une manière bien déroutante. Son pouvoir de manipulation semble sans limite puisque les rebondissements vont bon train, les surprises font leur effet. Par ailleurs, en marge de la trame principale, ce dernier exploite une autre un peu plus sournoise, celle de secrets inavoués propre à Theresa et Jason Brice.

Pareillement, Milan Jovanovic excelle dans ses dessins. Fort de son travail antérieur sur la trilogie du "Le serpent sous la glace", son style est parfaitement au point. Il nous gratifie de superbes vignettes qui ont l’avantage d’être le miroir d’une recherche très détaillée et réaliste. Les ambiances londoniennes des années 20 sont bien restituées et se ressentent grâce aux décors et tenues vestimentaires superbement croqués. On saluera également la colorisation relativement sombre de Sébastien Gérard (visible sur la série "El Niño") qui complète à merveille le rendu méticuleux de Milan Jovanovic.

Est-ce que la normalité a sa place auprès de "Jason Brice"? A vous de voir, mais sachez que vous pénétrez dans une dimension qui bouscule tous les préceptes cartésiens. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est "ce qui est écrit".

Par Phibes, le 31 août 2008

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