JAZZ MAYNARD
Trois corbeaux

Rencardés par les renseignements iraniens, Jazz et Teo se trouvent à Reykjavik, afin de rechercher l’Œil doré, une prothèse oculaire ancestrale découverte en Iran et volée il y a un an et demi à l’université de Téhéran. Ayant appris qu’Ingolfur Askjar, l’un des hommes les plus riches d’Islande, chef d’un groupuscule nationaliste radical, le détenait et s’apprêtait à le vendre, les deux barcelonais se sont mis à le surveiller. Lors d’une reconnaissance en solo, Teo est capturé par les hommes de main du magnat islandais et subit un interrogatoire intensif. Battu et drogué, il lâche le nom de son équipier, faisant réagir vivement l’un de ses tortionnaires, Max Low. Il est ensuite entraîné à bord d’un hélicoptère pour un ultime vol. Pendant ce temps, ayant reçu des infos par les agents iraniens, Jazz a décidé de porter secours à son ami. Pour cela, il prend la direction de la propriété isolée d’Askjar où doivent se dérouler les tractations de la vente de l’Œil doré. C’est en ces lieux désertiques et glacés que Jazz va tendre une embuscade et se retrouver bientôt face à Max Low, son ancien frère d’adoption.

Par phibes, le 2 novembre 2017

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Notre avis sur JAZZ MAYNARD #6 – Trois corbeaux

A n’en pas douter, le scénariste espagnol Raule peut se targuer d’être ces mois-ci dans une bien belle omniprésence à la faveur d’un calendrier éditorial des plus profitables. En effet, entre la clôture de l’aventure liée à Isabellae et le lancement d’un nouveau cycle dans la saga Arthus Trivium, l’artiste voit le moyen d’intercaler un sixième épisode de Jazz Maynard que les amateurs du genre (et ils sont nombreux) attendaient avec impatience.

Les Trois corbeaux viennent donc clôturer l’aventure islandaise dans laquelle les deux amis Jazz et Teo s’étaient plongés pour récupérer un artefact iranien. Après un final sur le tome précédent qui mettait en balance la vie d’un des deux acolytes, nous repartons dans cette mission à hauts risques qui va être le moyen de remettre en présence deux hommes qui se connaissent bien et qui ont beaucoup de choses à s’échanger (ils nous avouent enfin le pourquoi de leur différent).

Comme il se doit avec Raule et avec son personnage de prédilection, l’action est la meilleure des solutions pour régler tout problème. A cet égard, l’on pourra saluer la prestation du scénariste qui nous livre ici un tome endiablé, qui a la particularité de se jouer sur deux fronts, l’un en vol, l’autre sur le sol glacé. Aucune demi-mesure n’est permise et même si un soupçon de fantastique traverse furtivement le récit, on se laisse transporter par la violence des personnages et de leurs échanges sans ambages.

Evidemment, Jazz, trompettiste de talent, mène la musique dans une partition qui lui sied à merveille. Increvable, intègre quant à la préservation de son amitié, il ne manque pas encore ici de se livrer sur sa jeunesse, sur ses débuts de voleur et de faire remonter ses souvenirs au travers d’un face-à-face tonitruant.

Côté dessins (voir également le cahier graphique en fin d’album), Roger nous en met plein la vue. Il va de soi que sous une colorisation bien adaptée aux situations, son trait noir et épais, dynamique à souhait, est réellement percutant et donne avantageusement du punch. Le message est imparable, violent, passe par des scènes particulièrement ensanglantées (celle d’Askjar sur les rochers est saisissante) dans un réalisme très marquant. Ses personnages sont issus d’une galerie très hétéroclite. Si Jazz et Teo ont de bonnes gueules, si les femmes sont pour la plupart bien girondes, les bandits et autres protagonistes ont des facies volontairement caricaturés qui renforcent le côté brutal de leur personne.

Une fin de cycle percutante qui assurément ne vous laisse pas de glace et qui préfigure un retour au bercail barcelonais. Vivement la prochaine trilogie !

Par Phibes, le 2 novembre 2017

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