JE SUIS UN VAMPIRE
Intégrale - Première partie

C’est l’histoire d’un jeune garçon sans nom âgé de 5000 ans, fils du pharaon Khufu. D’un vampire que les rayons du soleil régénèrent et de son errance dans les Etats-Unis des années 90, piégé dans le corps d’un enfant de 12 ans. Depuis qu’il a été frappé par ce don d’immortalité qu’il appelle une maladie, il n’a eu de cesse de chercher à fuir son ennemie de toujours, la prêtresse aux serpents Ahmasi. Dotée des même pouvoirs que lui, elle n’a qu’une idée en tête : éliminer l’enfant sans nom…

Par melville, le 6 décembre 2009

Notre avis sur JE SUIS UN VAMPIRE #1 – Intégrale – Première partie

Un vampire qui ne craint pas le Soleil et détient même ses pouvoirs grâce à lui et qui préfère engloutir d’énormes quantités de nourriture plutôt que de boire du sang : Je suis un vampire ne s’annonce pas être un histoire de vampires comme les autres… Editée une première fois par Albin Michel sous la forme de quatre tomes en 2000 et 2001, ce petit bijoux du duo Trillo/Risso (récemment l’excellent Point de rupture) est aujourd’hui rééditée en deux intégrales par les éditions Drugstore à qui on peut dors et déjà dire un grand merci !

Carlos Trillo utilise ici l’histoire de vampire comme un prétexte lui permettant d’instaurer ce background dépravé, un peu glauque et souvent violent dans lequel évoluent ses personnages. Bien qu’âgé de 5000 ans le corps du héros n’a pas grandit, et malgré toute l’expérience accumulée au cours de cinq millénaires d’existence, c’est comme si une partie de son esprit ne pouvait grandir tant que son corps restera celui de cet enfant prépubère de 12 ans du moment où il a été frappé par "la maladie". C’est donc bien de la quête de soi d’un enfant, vampire et immortel auquel son père n’a pas souhaité donner de nom dont il est vraiment question. Le sentiment amoureux, qu’il soit d’une grande pureté, perverti ou bien réduit à une débauche lubrique tient également une grande place au sein du récit. J’aime vraiment beaucoup cette atmosphère si singulière qui émane des œuvres de Carlos Trillo. Entre tragédie shakespearienne et comics sombres et tourmentés de Miller, jouant sur les contrastes entre la sincérité des sentiments et la perversion du monde ambiant, le rendu en est profondément troublant et fascinant. Cette ambiance est portée et avivée avec talent et force par la beauté crue et gothique du dessin noir et blanc d’Eduardo Risso. Superbe !

Je ne saurais donc que vous recommander vivement cette bande dessinée qui me semble incontournable mais toutefois à ne pas destiner à un public trop jeune.

Par melville, le 6 décembre 2009

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