JE SUIS UN VAMPIRE
Intégrale - deuxième partie

Suite et fin des péripéties de l’enfant sans nom, ce deuxième volume réuni les tomes tome 3 et 4 de la série Je suis un vampire. On y découvre donc la conclusion de cette lutte acharnée et menée à armes inégales entre la prêtresse aux serpents Ahmasi, lubrique et dépravée, et l’enfant sans nom, condamné à ne jamais connaître l’amour…

Par melville, le 23 février 2010

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Notre avis sur JE SUIS UN VAMPIRE #2 – Intégrale – deuxième partie

La collection [Les intégrales] que propose Drugstore (mais aussi Glénat et Vents d’Ouest) nous permet, à nous lecteurs, de redécouvrir ou tout simplement de découvrir des séries, comme ici Je suis un vampire, qui étaient aujourd’hui oubliées et qui sont pourtant de véritables petits chef-d’œuvres de la bande dessinée. On ne peut donc que plébisciter ce genre d’initiative surtout qu’il s’agit en plus d’albums de très bonne facture avec couverture cartonnée, pagination épaisse et impression de qualité et le tout pour un prix abordable.

C’est avec beaucoup de plaisir que je me suis plongé dans ce second volume et dès les premières pages le charme opère à nouveau et on se laisse une fois de plus envoûter par cette atmosphère si singulière. Violente, cruelle, lubrique et décadente au premier abord, l’histoire se révèle être sentimentale, presque romanesque et finalement d’une grande tendresse et c’est en cela, je pense, que réside tout le talent de Carlos Trillo, dans cet art de cultiver les contrastes. Tout le récit est construit sur la confrontation d’entités contraires que ce soit dans les personnages ou les sentiments qu’ils véhiculent. On a d’un côté Ahmasi, succube vouant sa vie à la débauche et la destruction et de l’autre l’enfant sans nom condamné à rester prépubère toute sa vie et par le fait à ne jamais connaître l’amour et ses plaisirs. Le sentiment amoureux dans sa forme la plus noble qui soi se retrouve également aux antipodes du monde dans lequel il évolue.
Impressionnant et très expressif, le trait d’Eduardo Risso est lui aussi tout en contraste. A l’image du scénario, le dessin entretient ces oppositions par un noir et blanc tranché et un découpage astucieux où alterne des cases aux décors minutieusement détaillés avec d’autres où il est complètement absent. Carlos Trillo et Eduardo Risso forment à eux deux un duo de conteurs modernes qui ont su pour notre plus grand bonheur trouver une véritable identité narrative.

L’autre point fort de cette deuxième partie est que le scénario se renouvelle, Carlos Trillo réussi encore à nous surprendre et c’est tant mieux ! L’histoire ce recentre d’avantage sur la seule rescapée du premier volume, Fever. Et ce dénouement, attendu, presque banal mais qui renferme malgré tout son lot de surprises et qui surtout nous amène à porter un autre regard sur ce qu’on vient de lire : très fort ! Mais chute… Il est aussi amusant de voir comment Trillo se joue de faits historiques ou légendaires célèbres pour y introduire ses personnages.

Voilà, Je suis un vampire est désormais terminé et ça fait tout de même un petit quelque chose… Alors si vous ne connaissez pas encore, j’ai bien envie de vous dire de vous laissez tenter. Cette série est assurément un incontournable de la bande dessinée à lire et à relire.

Par melville, le 23 février 2010

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