JEU DU CHAT ET DE LA SOURIS (LE)
Tome 2

Après avoir mis son bateau à l’eau, Setona Mizushiro le lance dans les turbulences ! La mangaka avait en effet consacré le premier tome de ce diptyque à l’aspiration de son héros Kyoichi dans le monde des désirs d’Imagasé. On y voyait déjà le côté aventurier de ce travail : étant femme, l’auteure allait-elle pouvoir cerner son sujet correctement ? Dans le tome 1, elle avait fait découvrir à Kyoichi sa part d’homosexualité et nous l’avait montré passif, élève…

Dans ce second tome, elle va plus loin. (Et lui aussi !) Et toujours très naturellement, avec des mots de tous les jours puisqu’il s’agit d’une histoire contemporaine, elle fait doucement passer Kyoichi du personnage passif à l’amant actif. Elle essaye ainsi, semble-t-il, et avec un certain succès, de faire le tour de la question, d’explorer tout ce que peut ressentir un homme qui se découvre en partie attiré et conquis par l’expérience gay.

Mais en plus de cela, en plus de ce regard intimiste qu’elle porte sur ses personnages et en plus de l’analyse qu’elle fait jusque dans les ressentis physiques (elle compare par exemple ce que ressent Kyoichi lorsqu’il se fait pénétrer à ce qu’une femme peut vivre lorsqu’elle accueille un homme en elle), Setona Mizushiro développe le caractère d’Imagasé le calculateur, l’égoïste, mais aussi « l’adorable ».

Elle n’oublie pas non plus de jouer sur les quiproquos qu’une relation homosexuelle cachée aux autres peut entraîner. Et elle fait intervenir plus d’une fois un petit ange et un petit démon au-dessus de la tête de Kyoichi lorsqu’il se retrouve devant des choix difficiles…

De nombreux rebondissements, et pas des moindres, sont au programme de ce second volume du Jeu du chat et de la souris. Vous verrez ! Cette série est une totale réussite : pour la mangaka qui a su maîtriser son premier yaoi de bout en bout et qui a su ne pas faire qu’effleurer le sujet ; et pour les lecteurs et les lectrices qui sauront juger les risques que Setona Mizushiro a pris et reconnaître avoir été surpris par un Boys Love loin de se cantonner à une simple histoire de cœur et de corps entre deux garçons.
 

Par Sylvestre, le 7 janvier 2010