JIN
Volume 2

 
Les dons de Jin Minakata avaient fait s’en rapprocher de lui Natsu, le conseiller militaire naval du Shogun à qui le chirurgien du XXème siècle avait dévoilé son secret. Natsu a proposé à Jin de rencontrer Hepburn et Willis, deux médecins occidentaux de renom qui travaillent à l’institut de médecine occidentale d’Edo.

En qualité de médecin, Jin est ravi de pouvoir faire profiter de ses connaissances. Les travaux pratiques ne manqueront pas de convaincre les plus réticents de ses homologues en cette année où le choléra fait des ravages…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur JIN #2 – Volume 2

 
Comme un gamin qui attend fiévreusement le jour où le facteur va déposer dans sa boîte aux lettres la revue (qu’il adore) à laquelle il est abonné, j’attends toujours avec impatience que mon libraire mette en rayon la suite des séries au rendez-vous desquelles j’aime être. Et Jin fait partie de celles-ci. Il n’en était encore sorti qu’un seul tome quand je suis tombé sous son "charme", mais j’y avais vu tout de suite la qualité que j’aime trouver dans les mangas : une bonne histoire et un bon dessin !

Beaucoup de bonnes choses sont à relever dans ces épisodes du tome 2. La première est cette notion assez peu commune de héros qui, au lieu de garder secrets pour lui ses "trucs" et ainsi faire de l’ombre à ses adversaires a plutôt tendance à en être généreux. En qualité d’homme de médecine, Jin partage son savoir et ses valeurs, sa seule motivation étant la guérison de n’importe quel malade. A divulguer ses connaissances, à enseigner ses pratiques, il en perd pourtant les atouts qui font de lui un être unique et il s’ancre sans doute de plus en plus dans une période qui n’est pas la sienne et qui le gardera alors peut-être pour toujours… Jin reste très humaniste et son attitude prend le pas sur sa condition d’individu temporellement déraciné.

Jin se pose d’ailleurs toujours des questions sur sa présence 138 ans dans son propre passé. Quatre mois, déjà, qu’il vit sa nouvelle existence ! Et si un malade est un malade, il n’en demeure pas moins que Jin sait l’avenir et que son comportement envers les occidentaux pourrait avoir des répercussions dans l’Histoire. Exemple : devait-il guérir ce violeur britannique quand les tensions entre les deux communautés britannique et japonaise sont palpables ?

Il est intéressant aussi d’avoir cette vision du mangaka sur le Tokyo d’il y a 138 ans. Edo est qualifiée de très propre alors que les maladies qui y prennent source sont des maladies de la saleté, du manque d’hygiène. Quelques vignettes nous permettent d’apprendre des choses sur le système sous-terrain d’adduction des eaux usées. Intéressant. Et de voir ce à quoi pouvait ressembler ce qui est maintenant une des mégalopoles les plus modernes du monde : Tokyo.

Jin est restée jusque là une série avec une succession de tableaux quasiment toujours heureux dans leur issue. Le suspense en est un peu terni, mais des éléments nouveaux s’invitent cependant : on redécouvre la faiblesse de l’homme du futur qui sera aussi victime du choléra et on touchera du doigt une avancée sociale ici provoquée : la condition de la jeune Saki dans ce monde alors très masculin de la science médicale.

Jin a gardé les atouts du tome pilote. Histoire et dessin. Avec quelques séquences "passerelles" entre le passé où vit Jin et son présent dans le futur, on garde un œil sur le miracle dont nous sommes témoins sans en connaître mieux le mécanisme ou l’explication. Jin Minakata s’intègre à sa nouvelle époque, entre amis sincères ou opportunistes et ennemis déclarés ou potentiels. De quoi nous garder en haleine jusqu’au déjà très attendu tome 3 !
 

Par Sylvestre, le 14 juin 2007

Publicité