JOHN LORD
Bêtes sauvages - Opus 3

Les deux enquêteurs de l’UPI que sont John Lord et Clara Summers poursuivent leurs investigations quant à la vague de meurtres horribles qui ont été perpétrés en cette année 1918 sur la ville de New-York. C’est ainsi qu’au fur et à mesure de leurs recherches, les deux limiers ont découvert que le tueur aux griffes s’attaquait aux personnalités qui oeuvrent dans le milieu psychiatrique selon un cycle prédéfini. Pourquoi un tel acharnement criminel où la sauvagerie a sa place, sur les gens de cette profession et par qui ? Un embryon de réponse semble naître dans l’esprit du couple, qui pourrait être lié au passé trouble d’une jeune femme internée dans un asile et dont le corps était, d’après des registres secrets, couvert de griffures.

 

Par phibes, le 5 février 2011

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Notre avis sur JOHN LORD #3 – Bêtes sauvages – Opus 3

Enfin, la suite et fin des pérégrinations policières de John Lord et sa sémillante collègue Clara Summers sont publiées en ce mois de février 2011 chez Les Humanoïdes Associés. Après quelques 5 ans après la sortie du deuxième opus et 7 ans depuis le début de l’aventure, Denis-Pierre Filippi et Patrick Laumond nous dévoilent le dénouement de leur sinistre affaire du tueur aux griffes.

Toujours aussi bien structuré que les précédents, cet épisode conserve l’alternat des deux histoires qui, comme on peut le deviner maintenant, ont un lien direct. D’une part, on suit les pérégrinations présentes des deux enquêteurs qui planchent sévèrement dans leurs recherches auprès de spécialistes en psychiatrie, au gré d’une prospection habile, où le moindre fait, la moindre parole peut se révéler un indice de choix. A ce titre, le déroulement se veut certes résolument complexe, de par le nombre de personnages cités et l’antériorité de certaines découvertes mais tellement bon dans son évocation. Denis-Pierre Filippi nous secoue quelque peu les méninges au gré des agissements, des rencontres diverses, des déductions bavardes dignes de Sherlock Holmes de ses deux héros, dans un aboutissement subtil et saupoudré d’amertume.

D’autre part, on nous apprend les destinées malheureuses de personnages féminins dont le parcours a pris naissance dans le premier opus et dont on pourra saisir les mutations saisissantes au fil des nombreux flash. Le ton est sans appel, dur dans les gestes, psychologiquement acide dans les péripéties. Des explications imparables sont ainsi exhibées faisant fi de tout humanisme et explicitant les procédés vengeurs et radicaux de celles-ci.

On ne peut pas dire que Patrick Laumond soit des plus productifs, du moins en BD. Toutefois, au regard des travaux qu’il a menés sur cette saga qui, on peut le répéter, a été réalisée en 7 ans, une mention particulière peut lui être attribuée. En effet, à chaque tome, on a pu apprécier l’évolution extraordinaire de son dessin, se découvrant dans des découpages, des perspectives on ne peut plus osées. Ayant atteint en ce troisième épisode un réalisme formidablement probant, son graphisme qui met en exergue une aventure policière du début du 20ème, est subjuguant de par sa beauté photographique, épaulée en cela par une colorisation des plus ajustées.

Un excellent dernier opus révélateur qui donne certains frissons et qui a également la particularité de soutenir une intrigue puissante, incisive et amère.

Par Phibes, le 25 février 2011

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