JONATHAN
Le privilège du serpent

Jonathan vient de créer une fromagerie au Népal, c’est difficile mais son entreprise commence à se faire connaître. Alors qu’il convoie ses fromages sur les routes aux pieds de l’Himalaya il rencontre complètement par hasard son vieil ami Casimir Forel. Après ces retrouvailles chaleureuses Jonathan invite son ami à venir visiter son "entreprise" et par la même occasion à s’offrir quelques jours de repos ! Casimir arrive quelques jours plus tard avec Eileen, son amie.

Par fredgri, le 5 octobre 2013

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Notre avis sur JONATHAN #8 – Le privilège du serpent

Le moins qu’on puisse dire c’est que cette série continue d’être aux antipodes de ce qu’il est habituel de trouver dans les albums d’aventure. Ici point d’action, pas de rythme effréné, pas de super intrigue avec un trésor à trouver ou une belle à aller secourir, non, il s’agit de deux amis qui se retrouvent, il s’agit du premier qui fait visiter sa fromagerie au second, il y a bien une belle irlandaise, mais bon, elle est dépressive et tout ça semble quand même un peu l’ennuyer…
Oui décidément Cosey continue de mener sa barque comme bon lui semble, avec précision et nonchalance et son héros en est bien le reflet de papier ! On commence par un essieu qui tombe en rade sur un chemin caillouteux, une belle bagnole s’arrête, ouah c’est mon vieux Casimir et hop on se raconte des souvenirs on s’invite et basta ! Mais ne vous y trompez pas, car au delà de cette trame qui pourrait donner l’impression d’être particulièrement banale Cosey dépeint des portraits d’une incroyable justesse, à tel point qu’on a le sentiment d’être à leur côtés, de partager cette tranche de vie avec eux ! Puis sans en avoir l’air il entre dans ses personnages, explore d’une part le rapport des uns et des autres, et nous laisse deviner derrière ces façades quelques petites douleurs, des envies de changer… L’étude de caractère de Casimir est justement très subtile à ce niveau.
Pour le coup Jonathan n’est plus le centre de l’album, il laisse l’espace à son ami qui devient le véritable héros de cette aventure intérieure, celui qui va s’interroger sur lui même, qui va devoir trouver ses réponses et "comme le serpent, changer de peau"

La transition avec le précédent album est franche, on laissait un Jonathan amoureux, rêveur et on retrouve un jeune homme plus terre à terre, qui ne se perd pas dans ses pensées. Mais le fait de décentrer le sujet comme ça permet de faire une pause, d’une part, et ensuite de s’attarder sur la matière même de la série, son ambiance, cette façon de laisser les personnages s’étirer en se cherchant profondément. Le tout accompagné par un graphisme qui s’épure encore, le trait se fait plus gras, il va à l’essentiel, c’est magnifique !

La série reste une expérience en soi, un partage, elle reste avant tout une lecture essentielle que je vous recommande vivement !

Par FredGri, le 5 octobre 2013

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