JONATHAN
Intégrale 17

Ce 7ème volume de l’Intégrale Jonathan (le 17 étant une référence au dernier volume de la série) contient donc le Jonathan 17: La piste de Yesthé, ainsi qu’un copieux dossier de 40 pages.
Dans cette dernière histoire, alors qu’il s’apprête à rentrer en Europe, Jonathan reçoit une mystérieuse lettre de Drulma qui l’invite à la retrouver au monastère de Yéshé, perdu au cœur de l’Himalaya, vers Juin. Sans hésiter, il se rend sur place et l’attend, en compagnie des autres moines et plus particulièrement de Chamba.

Par fredgri, le 19 novembre 2022

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Notre avis sur JONATHAN #int.7 – Intégrale 17

Présenté comme l’ultime intégrale de la série, ce volume se concentre donc sur le dernier album de Jonathan, dans une version complétée par un copieux dossier "Vivre sur le toit du monde", écrit par Nelly Rieuf Bista, ou elle nous raconte sa rencontre avec l’artiste, mais aussi la réalité de ces moines, de leur quotidien, de tout ce qui amène à leur admission.
Ce dossier va surtout nous permettre de mieux contextualiser le récit de Cosey et comprendre l’importance que ça peut avoir dans le parcours à la fois de l’auteur et de son personnage. Il nous raconte une rencontre, un pays, une sensibilité et ces trois mots sont à la base de l’univers de Jonathan.

Cosey commence à raconter les histoires de Jonathan en 1975. Ce héros aventurier, amoureux des grands espaces, du Tibet, de cette spiritualité qui va être au centre de tous les albums qui vont suivre, c’est un peu le double de son auteur, cette part de lui-même qui voyage sur sa moto, qui fait de nombreuses rencontres, qui tisse des liens au fil de ses pérégrinations.
Jonathan reste une série très à part, ou il n’est pas vraiment question de bien et de mal, mais de l’évolution d’un homme qui se cherche, qui se pose des questions, qui n’a qu’à peine entamé son long périple vers une forme d’éveil. Cependant, Cosey se dit qu’il est dorénavant temps d’arrêter tout ça. Jonathan doit rentrer chez lui, mais avant cela il va faire une halte au monastère de Yéshé, afin d’y retrouver une amie, une dernière fois…

Cet ultime volume permet donc de faire le point sur le personnage, sans pour autant se livrer à un laborieux résumé de tout ce qui a précédé. Il n’est pas ici question de faire des adieux déchirants, mais d’appréhender le plus sereinement possible l’évolution de Jonathan. Cosey insiste sur les lectures, sur toute la symbolique spirituelle et philosophique qui l’a progressivement mené tout au long de la série, accompagné par une playlist inspirée, évocatrice d’ambiances, de rythmes lents, dans un perpétuel dialogue avec le lecteur qui l’a suivi depuis 45 ans, au gré des pages.

L’aventure est cependant peut-être terminée pour ce drôle de héros qui n’en est pas vraiment un, mais l’artiste reste toujours là, son personnage se déclinera peut-être dans de prochains albums, peut-être retrouverons-nous son énigmatique regard à travers celui d’un autre. Car Jonathan c’est toute l’essence du style de Cosey, cette plénitude qui irradie, ce calme, ce besoin de sortir du manichéisme dévorant qui enveloppe une grande partie de la production actuelle.

Nous retrouvons ainsi tout le sens de l’épure propre à ce maître de la bande dessinée. Cette volonté de ne pas s’éterniser sur les détails, en n’oubliant pourtant jamais l’émotion !

Il faudra désormais nous contenter de ces 17 volumes, des artbooks qui nous ont permis d’admirer les études, les crobarts croqués sur le vif, des décors, des visages, des clichés plein de vie… Jonathan n’est plus et pourtant il n’a peut-être jamais été aussi vivant !

Par FredGri, le 19 novembre 2022

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