JONATHAN
Volume 15 et 16

(Tome 15: "Atsuko" et Tome 16: "Celle qui fut")
Atsuko: Jonathan rencontre la jeune Atsuko qui lui parle de sa grand-mère jadis née dans le coin, et de la quête pour retrouver ses origines. Charmé par l’énergie de la belle asiatique, Jonathan saisit l’occasion pour la retrouver bien plus tard vers Takayama, au Japon !
Celle qui fut: A nouveau au Japon, Jonathan retrouve un mainate appelé Garuda qui appartenait jadis à une de ses amis alors qu’il était au collège à Delhi, une certaine April. Tout deux s’en vont donc tenter de retrouver la jeune fille, renouant ainsi avec le passé…

Par fredgri, le 10 janvier 2018

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Notre avis sur JONATHAN #Int.6 – Volume 15 et 16

Alors que Cosey est le grand prix d’Angoulême 2017, qu’il va donc présider la nouvelle édition, Le Lombard propose un nouveau volume de l’Intégrale Jonathan, regroupant cette fois les deux derniers albums, agrémenté d’une entretien inédit.
C’est l’occasion de retrouver ce sympathique héros, inoubliable aventurier rêveur, alter égo de papier d’un auteur qui n’a pas fini de nous fasciner !

Mine de rien, avec ce nouveau volume, on a droit à une très bonne période de la série, peut-être pas la meilleure, certes, mais quand même. Le quatorzième album m’avait laissé assez perplexe, "Atsuko" et "Celle qui fut" me permettent de relire un Cosey rêveur, nonchalant qui nous emmène par la main dans les traces de son héros globe-trotteur, qui explore le passé, la question du souvenir, de cette essence du temps qui continue de nous évoquer des moments passés, nostalgiques.

Des pages qui s’étirent lentement, avec un plaisir de lecture qui émerveille encore tout les fans de l’artiste.

Ce qui est d’autant plus intéressant c’est que Cosey continue de s’abstraire de toute les codes classiques de la BD pour perpétuer son propre langage. Il s’attarde sur des détails, prend son temps et nous propose deux récits sans compromis. C’est aussi l’occasion de découvrir des petits points de culture, des paysages, le regard d’un voyageur qui aime les pays qu’il traverse.

Personnellement, je préfère ce Jonathan là en fait. On s’arrête sur les petits objets, on part à l’aventure sur un coup de tête, tenté par le charme d’un souvenir, un sourire et un regard vieux de 20 ans qui ressurgissent au son d’un chant de mainate. Les récits glissent délicatement d’un endroit à un autre, au grès des retrouvailles, des anecdotes et des récits des années passées.

Et quel plaisir de renouer avec ce style de narration à la fois très aéré, allant à l’essentiel, tout en se concentrant sur ce qu’il y a de plus important, sur l’essence même de l’intrigue. Cosey garde cette magnifique épure qui nous permet de ressentir les émotions, de rester concentré sur les subtilités qui rythment ce voyage.
Jonathan n’est pas ce genre de héros à partir dans une mission toute tracée, non, il suit ce que son cœur lui dicte. Son parcours prend du sens dans les sensations qu’il éprouve, qui l’enrichissent intérieurement.
Ainsi, en écoutant la voie du mainate, par exemple, il replonge dans son passé, dans ses rencontres et décide quelque part de se réimprégner de cette mémoire, de se ressourcer !
Mais la grande force de cette série, c’est peut être dans les émotions qui sont transcendées par cette apparente austérité, par ce graphisme sans fioriture, absolument sublime de justesse !

Alors oui, ce nouvel volume de l’Intégrale Jonathan semble conclure une sorte de cycle. Atsuko emporte le héros et April demande au jeune homme de lui raconter ses aventures, on les laisse et on retourne nous aussi tout relire, pourquoi pas ! Après tout, on n’a jamais assez de planches de Cosey…

Vivement la prochaine histoire !

Par FredGri, le 10 janvier 2018

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