Jusqu'au bout du monde

Le 27 avril 1521, sur l’île de Mactan aux Philippines, lors d’une échauffourée contre des autochtones, le navigateur capitaine Fernand de Magellan est mortellement blessé. Le 8 septembre 1522, le Victoria, l’une des caraques participant à l’expédition de ce dernier, atteint les côtes espagnoles dans un état lamentable avec très peu d’hommes à son bord. Peu de temps après leur arrivée remarquée, le commandant Del Cano accompagné de trois hommes dont Antonio Pigafeta, le chroniqueur de l’explorateur disparu, sont reçus par l’Empereur Charles Quint afin d’entendre leur exploit. Ces derniers racontent alors leur long périple, une aventure de 1100 jours initiée par le fameux Magellan malheureusement absent, explorateur par-dessus tout, et grevée par de nombreuses déconvenues.

 

Par phibes, le 10 février 2012

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Notre avis sur Jusqu’au bout du monde

Après Plein Gaz dédiée à l’automobile, la maison Glénat met sur le marché une nouvelle collection, consacrée cette fois-ci aux grands explorateurs. Quoique de plus normal que celle-ci soit nommée Explora et qu’elle soit initiée par deux récits sortant en même temps et portant sur deux navigateurs de légende.

La présente épopée qui se décline en un seul tome est donc, comme son intitulé l’indique, vouée à Fernand de Magellan, le premier navigateur à avoir fait le tour du monde et à être rentré dans la légende. Afin d’en agencer l’évocation, Christian Clot est à la barre. Au vu de son impressionnant curriculum vitae (il est explorateur et également vice-président de la Société des Explorateurs français) qui prouve ses prédispositions aventureuses (cf. son site : http://www.christianclot.com/), on ne sera pas étonné que ce dernier s’applique à évoquer l’ancien explorateur et sa stupéfiante odyssée.

Assurément, le scénariste est totalement imprégné de son sujet et nous le restitue sous une forme certes condensée (48 pages) mais suffisamment fluide et efficace pour passer un agréable moment de lecture. Histoire et aventures exploratrices sont les maîtres mots de cet album qui aura pour but de sensibiliser sur une légende et d’éveiller ainsi certaines envies d’en savoir plus sur le parcours de Magellan. Commençant son récit au moment où ce dernier meurt après avoir engagé étonnamment la bataille sur l’île de Mactan et restituant l’entrevue des rescapés de l’équipée avec Charles Quint, Christian Clot parvient à coller à la réalité historique (telle qu’on la connaît au travers de témoignages d’antan et du manuscrit de Pigafeta) en usant d’une narration et de dialogues clairs. Fort de cette assise authentique et solide que l’on pourra retrouver par ailleurs dans le dossier en fin d’ouvrage, l’auteur ne manque d’y instiller une petite dose d’interprétation personnelle de façon à combler certains trous laissés par l’Histoire. Par ce biais, s’il nous intéresse au charismatique explorateur et à ses décisions, à son panache et à son don de la manipulation, à ses nombreux déboires qui pouvaient faire capoter sa soif de découverte, il nous interpelle via une intrigue captivante des plus plausibles marquée par la trahison.

Pour les besoins de cette évocation historique, l’implication de Bastien Orenge et de Thomas Verguet a été utile. Force est de constater que leur association se veut payante au regard du résultat qui sied à merveille à cette biographie aventureuse. On perçoit qu’ils ont le sens du découpage qu’ils usent d’un trait déjà averti doté d’une certaine modernité. Les ambiances d’époque (16ème) sont bien ressenties grâce à la mise en place de décors riches. Les personnages sont plaisants à suivre, et se veulent des plus expressifs dans leur trouble, leur colère, leur fascination, leur soif extrême de découverte.

Une évocation réussie qui a l’avantage de se dévorer en un seul tome. A découvrir !

 

Par Phibes, le 10 février 2012

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