KEN GAMES
Pierre

Pierre Fermat a pris pour habitude de retrouver, de temps à autre, son meilleur ami d’études, Thierry-Jean Feuille dit "TJ", pour évoquer ensemble leur vie respective. Lors de l’un de leurs derniers rendez-vous, TJ a décidé de présenter sa nouvelle copine, Anne Parilou dont le contact se révèle très plaisant. Si ce trio entretient une amitié des plus fortes, il n’en demeure pas moins que derrière cette relation amicale sans nuage se cache une toute autre réalité que chacun doit taire de peur de détruire cette communion. Mais quelle est réellement la teneur de ces secrets qui entourent ces personnages, à la base, ordinaires ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur KEN GAMES #1 – Pierre

En ce mois d’avril, les éditions Dargaud qui n’ont pas peur de se découvrir d’un fil(on), mettent à l’honneur, après Guarnido et Diaz Canales ("Blacksad"), Raule et Roger ("Jazz Maynard"), Man ("En sautant dans le vide"), le travail de deux autres auteurs espagnols nouvellement intégrés à la maison éditoriale, qui, au vu du résultat général de cet opus, se promettent un bel avenir.

En effet, ouvrant les bans d’une trilogie tournant autour de 3 prénoms de personnages, cet épisode développe un concept original et fort simple. En effet, en surface, il y est question de 3 amis qui se retrouvent plus ou moins régulièrement pour débattre de leurs petites existences plutôt tranquilles. Toutefois, dans le fonds, ces trois comparses mènent un double jeu et de fait, se vautrent allégrement dans leurs secrets mensongers sans piper mots aux autres.

Ces doubles personnalités que développent Pierre, TJ et Anne par l’intermédiaire de José Robledo, soutiennent une intrigue on ne peut plus captivante, pleine de rebondissements, dans laquelle les cartes s’abattent dans une pléthore de sentiments. Les contrastes que mettent en avant les personnages sont maîtrisés au millimètre près et déclenchent succès et déconvenues à tire-larigot. Aussi, la brute se révèle matheuse, le financier, joueur et la petite apprentie institutrice, serveuse (?). Cette juxtaposition de faits antagonistes caractérise au mieux l’étude psychologique des trois amis qui n’en doutons pas, est très active et va nous mener loin.

Les graphiques de Marcial Toledano sont d’une netteté et d’une vigueur absolues. Subissant un certain nombre d’influences de styles, ces derniers possèdent une définition des plus agréables à regarder. Le trait est fin, spontané et vient de temps en temps s’épaissir pour donner l’impression de volume nécessaire. Par ailleurs, ce dessinateur maîtrise, grâce à sa jeunesse graphique, le mouvement et nous le prouve en le décomposant d’une manière furtive et fort probante. Les combats de boxes ont du punch au point que l’on semble ressentir les coups. Par ailleurs, il y a aussi de la douceur (telle la fragilité d’Anne) et de la violence (la plus extrême) qui transparaissent de ces personnages tout en contraste.

Si vous voulez la vérité vraie, cet épisode a tout d’une grande aventure picturale et scénaristique mêlée de faux-semblants qu’il devient urgent de compulser. A ce titre, ce n’est pas la longue préface de José-Luis Munuera qui me contredira. Ouah, vivement, le deuxième tome qui est prévu pour le mois d’août prochain !
 

Par Phibes, le 19 avril 2009

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