La Bibliothèque de Daniel Clowes
Comme un gant de velours pris dans la fonte

Alors qu’il assiste au visionnage d’un film Art & Essai, Clay Loudermilk croit reconnaître sa femme qui a disparu. Il tente de remonter la piste des producteurs du film, mais progressivement plonge en plein thriller étrange, ponctué de rencontres surréalistes, il tombe dans des pièges, se fait battre, voler… La nuit ne fait que commencer…

Par fredgri, le 4 juillet 2023

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur La Bibliothèque de Daniel Clowes #1 – Comme un gant de velours pris dans la fonte

Tout au long de ce bien étrange album, on a l’impression de tomber en plein film lynchéen. Le même sens du surréalisme, de l’étrange, des rencontres mystérieuses qui ne semblent mener à rien, et ce sentiment que finalement le personnage, comme l’auteur (et le lecteur) sont en complète roue libre, qu’ils avancent sans trop bien savoir vers ou ils vont, l’un comme l’autre.

Cependant, tout n’est pas forcément de l’ordre de l’illogique, loin de là. Sans trop bien savoir vers ou ça va le mener, Clay se lance à la recherche de cette femme dont il a perdu la trace. Il devine qu’elle est tombée dans une sorte de cercle étrange, adepte de SM, de films interdits, il s’inquiète. Toutefois, Clay est un homme plutôt nonchalant, il ne se pose pas mille et une questions et suit la moindre piste qui se présente. On lui conseille d’aller consulter un médium qui tient ses séances dans les toilettes, pas de soucis, il se fait battre par deux flics corrompus jusqu’à l’os, il est recueilli par une petite communauté de femmes, ok… Il tombe ainsi, immanquablement, de Charybde en Scylla, multipliant les expériences bizarres dont aucune ne le mène vraiment à sa femme.

On sent bien que le but de Clowes, ici, n’est pas de creuser la moindre psychologie, ni même de suivre un quelconque fil, mais bel et bien de nous immerger dans son univers fantasmagorique, fait de visions oniriques cauchemardesques, de symboles obscurs qui créent tous ensemble une sorte de matière organique plutôt fascinante telle quelle.
Car, en effet, on peut avoir du mal à percer cette pellicule hermétique, à comprendre ce que tel ou tel éléments signifie, il n’en reste pas moins que le voyage ne laisse pas indifférent, que cette atmosphère si décalée nous interpelle.

Il ne faut peut-être pas chercher à tout saisir, forcément, juste se laisser glisser, doucement, se faire surprendre et peut-être qu’à un moment…

Par FredGri, le 23 juin 2023

Publicité