LADY LIBERTY
Les fusils de Beaumarchais

Après avoir assisté à l’assassinat de la Chevalière d’Eon, sa mère adoptive, l’agent secret du roi de France Lya de Beaumont a pris la fuite avec Lady Margareth Gage, partisane des rebelles bostoniens. Dans la course-poursuite qui s’ensuit, les deux fuyardes se sont réfugiées à bord du Sally Brown qui doit les amener sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre. Malheureusement pour ces dernières, Beaumarchais, l’agent de la couronne française en quête des plans compromettants dont Lya est détentrice, s’est introduit dans le même bateau afin de les récupérer. Mais à la suite d’un échange musclé, il échoue dans sa manœuvre et se retrouve embarqué pour le nouveau monde. C’est ainsi que lors d’un rapprochement avec Lya, Beaumarchais lui fait avoue qu’elle est la fille réelle de la Chevalière d’Eon et aussi du Roi de France. Eu égard à ses origines royales, elle se doit de faire reconnaître son rang. Cette confession plonge totalement Lya dans le désarroi qui se doit de faire un choix entre son rêve de révolution et le protocole. Son idéal de liberté va être le plus fort et va la conduire, pour la sauvegarde de Lady Margareth gage et pour l’indépendance des Etats-Unis, à agir avec force contre l’oppresseur anglais.

Par phibes, le 18 novembre 2017

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Notre avis sur LADY LIBERTY #3 – Les fusils de Beaumarchais

Toujours réunis sous la même bannière, Jean-Luc Sala et Aurore reviennent à la faveur de leur héroïne Lya de Beaumont. Ce troisième épisode se veut, en fait, le dernier de la saga et a l’avantage de reprendre le cours des évènements là où ils avaient fini, à savoir sur le pont du Sally Brown, au moment où Beaumarchais faisait tomber un secret lié à la jeune espionne de la couronne française.

La belle Lya revient donc portée par son idéal, cette fois-ci accompagnée par son adversaire Beaumarchais. Désormais obligés à se côtoyer, les deux personnages ont quitté les côtes françaises pour celles du Nouveau Monde, en pleine rébellion. Leur destinée se joue donc en quelque sorte sur le pont du Sally Brown et la terrible révélation de la fin du tome précédent va booster la prise de décisions.

Comme antérieurement, Jean-Luc Sala prêt preuve d’une bien belle clairvoyance en jouant sur deux tableaux distincts que l’Histoire et la fiction et en les faisant se croiser très habilement. A cet égard, on saluera les nombreuses références distillées au fil des pages qui ont le privilège de cadrer avec efficacité le récit. Que ce soit sur le pont du navire ou sur le territoire américain, l’artiste campe remarquablement le contexte révolutionnaire de cette époque. A cet égard, il ne manque pas d’en expliquer le contexte au travers de dialogues volontairement instructifs et de faire intervenir, autour de l’héroïne, les personnalités de l’époque à l’origine de cette émancipation territoriale contre le joug anglais (Benjamin Franklin, Georges Washington, John Adams…).

Si les rappels à l’Histoire sont nombreux, le scénariste n’oublie pas pour autant l’aventure qu’il distille sous des accents de liberté et d’héroïsme. Lya, en femme de caractère et d’action, nous le témoigne généreusement et par ce bais, apporte une dynamique au féminin bien rafraîchissante.

Aurore, de son côté, gère parfaitement sa partition. Sous des couleurs chatoyantes, son graphisme, qui trahit évidemment son inspiration manga, est des plus délicats et porte bien l’aventure historique de la belle Lya. Cette dernière est particulièrement concluante dans ses actions et dans ses aspirations de liberté, au travers d’une gestuelle maîtrisée et d’une expressivité qui n’en est pas moins.

Une fin très réussie d’une aventure historique à la fois instructive et divertissante, animée par une lady pleine de charme et porteuse d’un idéal fédérateur.

Par Phibes, le 18 novembre 2017

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